ADAMINTE MAKAN ABU
Une quête philosophique, sur fond de compassion, de pardon et d'amour, malgré des lenteurs dans la narration.
Grand succès dans son pays natal, le premier film de Salim Ahamed avait été choisi pour représenter l'Inde aux Oscars en 2012, déjà une victoire en soi même s'il n'a pas ramené la statuette dorée dans son pays.
Autre signe distinctif, le film a été tourné en malayalam, de la région du Kérala dans le sud de l'Inde dont le cinéma se distingue du célèbre genre Bollywood par une tradition de films d'auteurs.
Abu et sa femme Aisumma décident enfin, à plus de 70 ans, de faire le pèlerinage vers la Mecque dans la pure tradition musulmane, c'est-à-dire sans aide financière d'autrui, après s'être purifié le cœur en faisant acte de pardon auprès d'un vieil ennemi. De multiples complications se présentent sur leur chemin, mais au lieu de leur faire perdre foi et abandonner leur but, leur âme s'en trouvera d'autant plus purifiée.
Ahamed nous dépend avec beaucoup de poésie la vie tranquille de ce couple soudé dans chacune de leurs actions, de leurs choix (comme celui terrible de vendre leur vache à lait, seule source de revenu, pour pouvoir s'offrir le voyage). Si l'acteur principal jouant Abu, Salim Kumar (43 ans au moment du film !), est extraordinaire dans la peau de ce vieillard qui, petit à petit, roupie par roupie se rapproche de son rêve, le film pêche quelque peu par sa lenteur. Ces scènes contemplatives qui, au lieu d'illustrer le drame et la philosophie derrière ce projet, viennent à ralentir l'accès du spectateur au message principal du film : l'essentiel n'est pas dans le voyage et l'effort du Hajj mais la purification de l'âme nécessaire avant le voyage.
Stéphanie PalisseEnvoyer un message au rédacteur