ABSENCE
Une étonnante chronique chinoise moderne
Han Jiangyu, revenu sur l’île de Hainan après 10 années de prison, retrouve Su Hong, la femme qu’il a aimée. Elle a une fille, Yao, dont l’âge pourrait laisser penser qu’il est son père. Mais elle affirme que ce n’est pas le cas. Mais il revoit aussi Kai, un ami devenu riche dans l’immobilier, qui promet de lui trouver un boulot…
"Absence" est une chronique douce amère, qui convoque souvenirs d’un passé heureux, séparation, et possibilité de reconstruction d’une relation. Si le ton du film se marie du coup parfaitement avec sa lenteur en termes de rythme, offrant de nombreux moments contemplatifs, le métrage séduit surtout par les petits gestes d’attention et les hésitations qui caractérisent les deux personnages principaux, séparés pendant tant d’années.
Mais ce qui intéresse aussi, et apportera au final tout un aspect graphique étonnant, c’est l’arrière-plan en terme de boom immobilier. Car derrière le bal amoureux et la réserve, se dévoilent aussi un système où trouver un logement moderne comporte passe droits et magouilles. Un système que le film, avec une certaine poésie, vient explorer visuellement (les déambulations sur des fondations inondées d’un immeuble abandonné en cours de construction, ou sur des terres inertes bâchées, ont quelque chose d’envoûtant) et contrecarrer de belle manière, avec un charmant mélange de solidarité et d’imagination.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur
