A TALE OF THREE SISTERS
Sans réel souffle
Dans un village reculé de Turquie, Reyhan vit avec son père et élève son bébé. Elle est mariée avec un berger, Veysel, qui aimerait avoir un autre travail. Un jour, ils récupèrent sa plus jeune sœur. suite à un décès. Peu de temps plus tard c’est la cadette qui revient, ramenée par un homme de la Ville qui ne veut plus la reprendre…
Emin Alper a été repéré à la Berlinale il y a déjà quelques années avec "Derrière la colline". Passé par la Mostra de Venise avec l’étrange "Abluka", le voici propulsé en compétition avec cette histoire de fratrie cumulant rivalités et malheurs à tous les étages. Et il compose ici un drame pointant le peu de place faite à la femme, toujours soumise au bon vouloir de l'homme (qu'il s'agisse du père, du mari ou de l'employeur). À la manière d'une saga familiale privilégiant, un temps, le contemplatif, "A tale of three sisters" dévoile ponctuellement les secrets de certains, à l'image d'une saga qui ménagerait ses rebondissements.
Le film démarrait plutôt bien, alliant des interrogations sur le rôle de chacune de ces filles en dehors de ce village, et des scènes inquiétantes autour d'un berger effrayé par la nature qui l'entoure et les hommes qui vivent plus haut dans la montagne. Mais la symbolique par moment peu légère (les scorpions qui se croisent...) et le nombre de zones d'ombres, viennent plomber l'équilibre d'un film pourtant riche en belles idées de mise en scène (l'usage des deux miroirs avec les lampes...).
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur