A PROMINENT PATIENT
Un austère portrait
En 1939, Jan Masaryk, ambassadeur de Tchekoslovaquie à Londres est arrêté dans une ville des USA alors qu’il s’était introduit dans une maison pour jouer du piano. Il intègre alors un hôpital psychiatrique où l’on découvre sa cocaïnomanie et ses tendances suicidaires…
L'un des premiers plans du film est une vue zénithale sur la mer, les vagues qui roulent formant écume. Il s’agit en fait d’un lieu qui prendra toute son importance, à la fin du métrage, tel un rendez-vous avec le destin. Mais c’est comme une frontière qui ne serait pas si droite ou délimitée, a l'image de celle qui sépare ou unie la Tchéquie et la Slovaquie, comme l’avait voulu son père. Dans une construction âpre, Julius Sevcik, au travers de différents interrogatoires, donne à voir ainsi l’histoire d’un pays nouveau, aux portes de la guerre.
Retraçant par bribes les menaces du régime hitlérien, les appels au secours vers la France et le Royaume Uni, la mobilisation, au milieu de souffrances et démons plus intimes, le film revient finalement sur la reconstruction d’un homme, apte à prendre un vrai rôle dans les événements à venir. Un film difficile, de par sa construction et sa noirceur, révélant des épisodes méconnus de l’avant-guerre, et formant une parabole intéressante sur la notion de diplomatie.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur