À PAS DE LOUP

Présenté dans la section Generation du Festival de Berlin 2011 (la section pour enfants et ados, également compétitive), la présentation du film français signé Olivier Ringer, "A pas de loup" a autant charmé que dérouté. Le concept de ce film d'à peine 1h17 est simple : donner à entendre la moindre des pensées d'une petite fille, éprise d'un doute terrible quant à l'intérêt que ses parents peuvent bien lui porter. La tentative était louable, mais le mutisme de la gamine fait qu'il est bien difficile de se passionner pour ses errances, certes attendrissantes, proche d'un certain spleen, qui par moment semble dépasser le cadre de la simple enfance.

L'approche de l'enfance est cependant assez fine - on reconnaîtra la tendance au défi caractéristique de cet âge -, et l'isolement de la petite par rapport à ses parents est plutôt bien rendu, ces derniers n'apparaissant que dans quelques plans furtifs ou dans le lointain. Mais sur la longueur, le film souffre de l'accumulation de cette introspection forcenée, ceci malgré les passages récurrents que nous offre le réalisateur, lorsqu'elle tente par exemple de faire pousser des graines ou qu'elle décide de se cacher dans la niche du chien alors que ses parents repartent en voiture.

Au final, ces réflexions d'enfants, si elles visent à culpabiliser des parents souvent accaparés par leurs propres problèmes, voire en pleine crise de couple, ne parviennent pas réellement à toucher, malgré leur fond de vérité enfantine (« pourquoi ils habitent tous à la ville, si c'est pour partir à la campagne tous les vendredi soir ? »), n'arrivent pas vraiment à attendrir. Dommage, pour un film où austérité stylistique alterne avec quelques moments de grâce.