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À L'OMBRE DES FILLES

Un film de Étienne Comar

Un potentiel qui reste en partie dans l’ombre

Luc, célèbre chanteur lyrique, met sa carrière entre parenthèses pour gérer des problèmes personnels. Il accepte de prendre en charge un atelier de chant dans une prison pour femmes…

À l’ombre des filles film movie

L’art utilisé en prison pour apporter évasion, thérapie et rédemption, ce n’est évidemment pas nouveau au cinéma (conseillons "César doit mourir" et "Quatre Minutes") et le cinéma français a d’ailleurs récemment proposé "Un triomphe" sur ce thème. Dans "À l’ombre des filles", deuxième réalisation du scénariste et producteur Étienne Comar (après "Django" en 2017), l’intérêt principal réside dans la volonté de confronter un intervenant masculin et un univers carcéral féminin. Sur ce point, le film est plutôt une réussite, car il parvient à bousculer les stéréotypes en mettant en scène la sensibilité masculine et la dureté féminine, et questionnant par exemple le rapport au corps et à la filiation.

Le long métrage n’échappe toutefois pas aux clichés, appuyant régulièrement le trait au point de flirter avec la caricature. À l’opposé, la réalisation se montre souvent trop implicite et exploite insuffisamment ou maladroitement certaines situations, quelquefois à peine ébauchées (la naissance en prison, la participation ponctuelle d’une détenue faisant du beat box…). L’interprétation est elle aussi hétérogène : Alex Lutz est une nouvelle fois très bon (mais pas à son meilleur), Agnès Jaoui, Marie Berto et Hafsia Herzi sont impeccables, Michèle Moretti apporte une malice bienvenue, Veerle Baetens et Fatima Berriah sont constamment sur un fil entre intensité et excès…

Le tout paraît donc quelque peu foutraque et on ressort avec un goût d’inachevé, se demandant pourquoi l’émotion n’a pas vraiment pointé le bout de son nez dans cette histoire potentiellement poignante.

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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