A DIRTY SHAME
John Waters déraille, mais ça n’est pas nouveau…
Un gourou du sexe débarque dans un quartier à moitié coincé, histoire d’insuffler un peu de sensualité torride dans les rapports humains…
On savait John Waters roi de la provoc et du film bariolé et barré. Mais voici que le chantre de l’underground scatophile (voir Pink Flamingos) verse aujourd’hui dans le catalogue des pratiques sexuelles, aussi gratuit qu’outrancier. Car après un démarrage intriguant, confrontant coincés du cul et pervers en tous genres, tel un portrait miniature d’une certaine Amérique de l’hypocrisie, le réalisateur se contente de déballer en vrac une logorrhée de dénominations concernant postures, pratiques ou organes sexuels, qui, à la longue, épuise le spectateur attentif.
Quelques idées prêtent bien à sourire, fustigeant des modes bien contemporaines (nichons disproportionnés, gays poilus qui affirment leur virilité en se qualifiant d’ours…), mais cela ne fait pas un film construit, même s’il prône une liberté d’évocation et de plaisir partagé, bien légitime. Alors A dirty shame, premier film baba du vingt-et-une ième siècle ? Non, tout juste peut être une parodie poussive de Dawn of the dead, où les pervers auraient remplacé les zombies.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur