A CE SOIR
Obsédante absence
Le club des films réussis sur le deuil est restreint (La vie des morts, Petits arrangements avec les morts, Japanese Story, Des gens comme les autres…), et « A ce soir » n'en est pas. La réalisatrice a voulu, au travers de ce film, montrer qu'on peut faire de la mort, comme dans d'autres cultures, quelque chose de « festif », qu'on peut la dépasser. Et le personnage de Sophie Marceau tente ainsi de construire sur l'absence, sur le vide. L'actrice, d'un naturel désarmant, fait surnager sa Nelly perpétuellement entre tristesse et folie, donnant une dimension désespérée à ses quelques éclairs de lucidité.
Malgré quelques scènes surprenantes, à l'image du passage avec le cercueil peint, le film laisse perplexe sur la fin. Peu convainquant, il est surtout pénible dans certains choix de mise en scène, telle l'utilisation de la caméra subjective, pour l'oiseau au début, puis pour le chien dans la maison. Heureusement, au bout de quelques temps les mouvements s'assagissent, mais cela n'en devient pas passionnant pour autant.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur