99 FRANCS
Adaptation sous influence
« 99 francs » est adapté du best seller de Frédéric Beigbeder, portrait au vitriol aussi cru que détaillé, du milieu de la création publicitaire. Pour incarner le célèbre jeune dandy, Jean Dujardin s’est fait une coiffure plus vraie que nature et porte les lunettes fashion comme personne. Et il est accompagné d’un acteur encore trop rare : Jocelyn Quivrin, vu dans « Louis enfant roi » ou récemment « Jacquou le croquant », formant le deuxième pilier d’un tandem aussi inconsistant qu’inconscient, que Jan Kounen va s’amuser à ballotter dans un univers fait d’influences diverses, dans tous les sens du terme.
Car c’est là la valeur ajoutée de l’auteur de « Dobermann » et « Blueberry ». A l’univers trashy et au parler vulgaire des petits crâneurs de la pub, il ajoute de pures moments de délires, hautement symboliques de l’influence de la pub sur les cerveaux des humains, dont la justification se trouve dans un excès d’alcool ou de stupéfiant. Et cela donne quelques unes des meilleures séquences du film, comme la fausse et interminable pub pour des barres chocolatées à la Kinder, où Dujardin insulte des figurants norvégiens ou danois… Usant de déformations de l’image, de fractales ou encore de dessin animé, le réalisateur enivre, avec un film rythmé, drôle et cynique à souhait, loin de la « bouse de dernière minute » évoquée dans le film.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur