Festival Que du feu 2024 encart

88 MINUTES

Un film de Jon Avnet

Trop peu crédible

Un très renommé psychologue réussit par son témoignage à faire condamner un serial killer. Neuf ans plus tard, alors que ce dernier est sur le point d'être exécuté, la police découvre un nouveau meurtre commis selon le même mode opératoire...

Mais que vient faire Al Pacino dans cette vulgaire série B, sensée être palpitante, et dont le scénario se permet de ce fait toutes les invraisemblances? Bien sûr, son personnage est condescendant, prétentieux, supérieur, manipulateur, mais à trop vouloir condamner son attitude ou insuffler au spectateur le doute dont l'intrigue a besoin, on n'a du coup plus envie de croire à son incrédule combativité, ni à son côté blasé et innateignable. Et les personnages secondaires, aux réactions parfois premier degré (il est normal pour certains que sur son bureau il laisse trainer la drogue utilisée par le tueur ou une malette d'une des victimes), voire à l'inverse trop pleines de confiance (son collègue flic qui le laisse filer alors qu'il sort de l'appartement d'une morte avec qui il a couché la veille) ne sont pas plus crédibles.

A trop vouloir jouer toutes les cartes à la fois, lançant jusqu'à la dernière minute d'improbables nouvelles pistes concernant la personne qui tire les ficelles, « 88 minutes » ne réussit qu'à agacer. Et également à anéantir tout enjeux durant la ridicule scène de fin, complètement contradictoire avec le principe même de l'intrigue, où il reste 88 minutes à vivre à notre héros. Et je passe sur la pathétique révélation que Pacino s'oblige à faire concernant la signication du fameux nombre de minutes! Il n'y croit vraisemblablement pas lui même. Alors pourquoi aurions nous le sentiment inverse?

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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