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La boucle est bouclée
Le réalisateur brésilien de "La cité de Dieu" et de "Blindness" s'attaque au film choral en tentant un tour du monde des relations intimes, des liaisons aux filiations, tout en évitant malheureusement pas un certain côté manichéen. Avec la voix-off qui ouvre et clôt le métrage, laissant entendre que les choix de chacun sont décisifs, et qu'ils nous mènent sur des chemins alternatifs, on s'attendait à un scénario beaucoup plus ambigu et axé sur les possibilités de choix des uns et des autres.
Dans cette libre adaptation de la pièce La Ronde, d'Arthur Schnitzer, le rôle du hasard est certes présent (rencontre fortuite dans un avion entre une jeune brésilienne venant de rompre et retournant au pays, et un vieil homme recherchant sa fille disparue ; discussion entre un garde du corps et une femme dans la rue...) et certains choix son décisifs (celui du garde du corps de l'homme d'affaire russe, ou celui du délinquant sexuel...), mais au final on se demande ce que viennent faire ici certains personnages anecdotiques (l'amant brésilien, le prisonnier...) qui ne font que peu avancer l'histoire.
Une fois ce tour du monde orchestré, certes orchestré avec fluidité, sans jamais revenir en arrière, on se dit tout de même que le scénario dispose d'une morale fortement appuyée. Non content de stigmatiser l'adultère comme ultime maux des relations humaines, sans finalement s'intéresser le moins du monde aux difficultés des couples évoqués (même le personnage d'Anthony Hopkins a fait fuir sa fille parce qu'il avait une liaison...), il ajoute ça et là de potentiellement dangereux personnages (le délinquant sexuel interprété par le flippant Ben Foster, le proxénète, les hommes d'affaire russe et allemands...) tous des prédateurs enfonçant le clou sur les dangers du sexe facile et de l'argent roi. On se dit alors que tout cela aurait mérité bien plus de finesse.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur