36 QUAI DES ORFÈVRES
Un monde à part
Vrinks (Daniel Auteuil) est un flic patron de la BRI, qui a une conception du métier, radicalement différente de Klein (Gérard Depardieu), flic patron de la BRB. Tous deux sont chargés d’une enquête sur une bande de braqueurs de fourgons de convoyage, et tente de démasquer ces voleurs ultra violents. Mais lors d’une tentative d’arrestation, Klein commet volontairement une faute, qui coûte la vie à un policier proche de la retraite (Daniel Duval)…
"36 quai des Orfèvres" est un film résolument noir, où tout n'est que malheur, manipulation et fatalité. Les images sont d'ailleurs volontairement assombries, les seuls moments de lumière correspondant à la présence d'une des deux femmes de l'histoire, celle d'Auteuil, interprétée par Valeria Golino. La scène d'amour sous la douche est un de ces rares moments. Les reste du temps, hormis quelques tableaux de fratrie, qui sentent le vécu (la fête de départ à la retraite, l'arrachage de la plaque du 36…), est consacré à décrire la puanteur des relations entre les deux entités BRB et BRI, les jalousies entre collègues, et les relations moisies avec les indics ou le milieu de la pègre.
Et tout cela fleure bon le vrai. Il faut dire qu'Olivier Marchal, ancien flic, déjà interprète de Police District et réalisateur de Gangsters, s'est inspiré, avec sa bénédiction de l'histoire de Dominique Loiseau, lui même incarcéré pendant plusieurs années, puis gracié par Mitterand. La peinture de la police n'est pas des plus reluisante, et l'on se dit que le film va faire du bruit en haut lieu. Cependant, la mise en scène efficace et racée marque surtout un retour en force du polar, et des personnages de flics entiers, loin des caricatures de ripoux signées Zidi. On regrettera juste quelques invraisemblances sur la fin, dont la facilité avec laquelle Auteuil s'introduit dans une soirée, et l'évidente conclusion à laquelle on pense trop rapidement.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur