Festival Que du feu 2024 encart

30 MINUTES MAXIMUM

Un film de Ruben Fleischer

3 braqueurs, 3 fiascos

Écœuré par l'attitude de son père, riche ancien militaire qui n'a de cesse de lui rappeler qu'à trente ans passés il ferait mieux de chercher du travail que de glander avec son meilleur pote, Dwayne décide de faire assassiner celui-ci. Sur les conseils d'une strip-teaseuse, il engage alors un tueur à gages. Seul problème : il n'a pas d'argent. Lui et son pote vont alors prendre en otage un livreur de pizza, pour l'obliger à braquer une banque...

Nous avons encore eu droit en novembre à une histoire de braqueurs amateurs (« Le casse de Central Park »). « 30 minutes maximum » va plus loin, en inventant les kidnappeurs amateurs (le fils de riche et son pote) forçant leur victime à s'improviser braqueur amateur (le livreur de pizza, lui aussi affublé de son meilleur ami). Absent durant une bonne partie du récit, apparaît le véritable tueur à gages, qui ne sait logiquement plus trop qui fait quoi chez tous ces amateurs. Scénario pas si simple, rebondissements toujours à la limite du crédible (sauf peut-être lors de la poursuite qui suit le braquage de la banque), ce film bavard aura de quoi plaire à un public adolescent, adepte de politiquement incorrect.

On s'amuse en effet autant des situations (les vols de la voiture et de la banque sont de grands moments de comédie et de bonnes intentions des plus incongrues), que des détails qui tuent (les déguisements de singes des kidnappeurs, le gilet-bombe avec chronomètre...), et des caractères bien trempés de ces personnages (comme celui de l'ami indien, nerveux en diable, ou du gangster latino qui a peur de se désinfecter à l'alcool... mais finalement bien ordinaires). Chacun a en effet ses enjeux propres, dont ils ne semblent pouvoir se défaire, malgré la gravité ou la particularité de la situation. On dit que les pires situations changent les gens et révèlent leur vraie personnalité. Le scénario de « 30 minutes maximum » (référence au livreur de pizza) prend cet adage à contre-pied, débouchant sur une comédie couillue dont les ingrédients ont un goût bien particulier.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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