LES 3 P'TITS COCHONS
Un film québécois des plus osés
« Les 3 p'tits cochons » est l'une des rares comédies québécoises à atteindre nos écrans. On se souvient, il y a quelques années des célèbres « Invasions barbares », sorti à peu d'intervalle avec l'amusant « La grande séduction », deux films qui flirtaient déjà avec irrévérence avec la sexualité. La comédie de Patrick Huard (acteur de « Bon cop, bad cop », gros succès outre atlantique, sorti récemment directement en DVD) va un cran plus loin, en osant certes des dialogues savoureux (même si sous-titrés pendant une bonne partie du film, faute de compréhension), mais aussi, surtout vers la fin, dans les situations scabreuses. Là où les français se seraient arrêtés, les québécois en remettent une couche, et ça fonctionne, puisque la salle hurle de rire.
Passant en revue bon nombre de situations, de l'adultère de travail, à la maîtresse envahissante, en passant par la carence de sexe, « Les 3 p'tits cochons » n'est pas seulement cousu d'excellents dialogues, ou servi par 3 sympathiques acteurs. La mise en scène fait preuve par moments d'une belle poésie, en redonnant une vie imaginaire à la mère, notamment lors de scènes intimes avec le benjamin, qui allongé auprès d'elle, tente de se faire rassurer par quelques paroles réconfortantes, face aux incertitudes de la vie. Et les commentaires en voix-off que celle-ci amène en fin de film, lors de la scène au bord de la piscine, touchent forcément, chacun pouvant se reconnaître dans l'un des destins assumés de ces trois hommes aussi bancales qu'humains.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur