2040
Pédagogique mais utopiste
Auteur du documentaire « Sugarland« , Damon Gameau souhaite montrer à sa fille, 4 ans, qu’il existe des solutions concernant les énergies renouvelables, la consommation des ressources et matériaux, l’agriculture en milieu urbain, l’usage propre des véhicules, la régénération des sols, l’éducation… Il propose ainsi une vision possible du monde en 2040…
Le réalisateur australien du célèbre "Sugarland", portant sur les méfaits d’une trop grande consommation de sucre et sur les agissements du lobby associé, revient avec un nouveau documentaire pédagogique sur l'environnement, prônant de nombreux changements sociétaux pour un développement durable. Dans la même veine que "Demain" de Cyril Dion et Mélanie Laurent, ou du cynique "Where to invade next" de Michael Moore, "2040" adopte une position optimiste en proposant une reherche de solutions déjà existantes pour en imaginer la massification et les résultats à grande échelle, afin d’assurer un monde vivable aux générations futures, dont fait partie sa fille de 4 ans.
Assurant, afin de parer à toute critique, que son film est « compensé carbone », l’auteur, après une introduction animée présentant les phénomènes liés au changement climatique, évoque ainsi différentes réponses à la surconsommation des ressources et aux émissions de gaz à effet de serre. Il passe ainsi en revue des dispositifs tels les micro-grids de fourniture d'électricité verte, le partage de véhicules électriques autonomes, la régénération des sols, la permaculture océane et l'accès à l'éducation, notamment pour les femmes.
Optant pour une inclusion, en miniature dans le décors, de certains des spécialistes interviewés, ou pour l’intervention, de manière récurrente, d'enfants livrant leurs réflexions, Damon Gameau construit son film avec méthode. Dans un souci pédagogique il donne aussi à voir quelques tableaux, animations ou extrapolations. Laissant cependant de côté bon nombre de thématiques sous-tendant un développement durable ou la résilience, c’est finalement dans sa manière d’imaginer le monde en 2040 que le réalisateur déçoit. Dans sa mécanique finement huilée, il ne s'en tient finalement pas à son principe de départ : ne montrer que des solutions qui existent déjà. Reste un documentaire vulgarisateur si ce n’est simplificateur, associé à un mouvement dénommé ReGeneration, qui ne s'intéresse peut-être malheureusement pas assez à ce que peut faire tout un chacun au quotidien, préférant rêver à d’utopiques généralisations.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur