Festival Que du feu 2024 encart

2 GUNS

Un film de Baltasar Kormákur

Pétards mouillés

Bobby et Stig sont infiltrés et travaillent pour le boss d’un cartel de la drogue qu’ils doivent faire tomber. Ni l’un ni l’autre ne savent qu’ils jouent un double jeu jusqu’au jour où ils vont l’apprendre à leur dépens avant d’être traqués après le braquage d’une banque qui tourne mal…

Les premières scènes de "2 Guns" nous promettent un bon petit film de gangsters, comme en hommage au cinéma de Quentin Tarantino. On y voit en effet Denzel Washington et Mark Wahlberg se préparant pour un braquage et se retrouvant dans un diner où ils débattent du menu et de leurs préférences quant aux choix des plats… On n’est pas loin d’un mix entre deux scènes de "Pulp Fiction" : celle qui ouvre le film avec Tim Roth et Amanda Plummer et celle de la voiture avec Samuel L. Jackson et John Travolta parlant du « Royal Cheese ». La comparaison tarantinienne ne s’arrête pas là puisque rapidement le film se voit construit à la manière d’un puzzle avec retours en arrière et scènes de ce qu’il se passait « pendant ce temps-là »…

Le scénariste de "Brotherhood" et "Los Angeles, Police judiciaire", deux séries TV policières américaines, plonge le duo (usé) du vieux/jeune, black/blanc, posé/fou-fou dans une histoire au demeurant pas inintéressante d’un faux-semblant mêlant mafia, US Navy, CIA et police d’Etat, et chargé au départ de faire tomber un cartel sous une fausse identité. L’histoire se complique encore quand l’argent sale dérobé à ce dernier se révèle ne pas lui appartenir… Les héros deviennent des cibles et sont recherchés, morts plutôt que vifs, par tous ceux qui sont impliqués y compris leurs patrons.

Baltasar Kormákur ("101 Reykjavík") retrouve les plateaux hollywoodiens après "Contrebande (déjà avec Mark Wahlberg), et après un retour sur ses terres islandaises où il avait réalisé l’un de ses meilleurs films, "Survivre"). Avec "2 Guns", c’est la déception. Certes, l’action movie tient ses promesses avec ses scènes de fusillades parfois bien menées, ses personnages tordus (des bad guys comme on les aime) auxquels sont ajoutés des touches d’humour bien senties.

Mais tout cela ne dépasse malheureusement pas le stade du déjà-vu et sous-exploite complètement de bonnes idées, à l’image du personnage interprété par le génial Bill Paxton, un psychopathe qui aurait pu faire pâlir le Javier Bardem de"No Country for Old Men" des frères Coen, sauf que le film se contente d’un strict minimum désagréable qui l’envoie directement dans le rayon des films d’action sans avenir et dont on se souviendra plus d’ici six mois. Dommage.

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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