2 FAST 2 FURIOUS
2 fois plus mauvais !
Après avoir volontairement laissé filer Dominic Toretto (voir « Fast and Furious »), Brian O’Conner n’est plus flic et a fui la Californie. Désormais installé en Floride, il gagne sa vie en participant à des courses de rue. Quand son ancien supérieur le retrouve, il lui propose un marché : effacer son casier judiciaire s’il aide le FBI et les services douaniers à arrêter Carter Verone, un trafiquant de la drogue qui est sur le point de recruter des pilotes dans le cadre de ses activités criminelles…
Il existe sans doute des films qui mériteraient une suite mais qui n’en ont pas. On est ici dans le cas contraire : le médiocre "Fast and Furious" ne valait sûrement pas une telle faveur, mais le succès populaire en a décidé autrement. Si le scénario du premier opus se tenait à peu près avec cette histoire de flic qui s’attache au milieu dans lequel il est infiltré (on pouvait vaguement penser à "Point Break"), cette suite multiplie les incohérences et les idées farfelues.
On a ainsi droit à des services policiers et douaniers qui, malgré une agente infiltrée depuis un an et devenue très proche du criminel visé, ne parviennent tellement pas à le coincer qu’ils font appel à un flic banni pour les aider ! Mais ce n’est pas tout : ces différents services paraissent incapables de se coordonner et d’élaborer des plans fiables ; l’ex-flic se dit qu’il n’y a pas meilleur partenaire qu’un ex-pote ex-taulard qui lui en veut à mort ; le caïd à arrêter est tellement fort et sûr de lui qu’il se fiche de la discrétion en faisant récupérer sa marchandise ou son fric par des gars conduisant des voitures quasiment fluos à fond sur l’autoroute…
Quitte à produire une suite à "Fast and Furious", on aurait apprécié que le scénario reprenne les enjeux affectifs qui liaient Brian à Dom (Vin Diesel) et sa sœur Mia (Jordana Brewster), ou qu’il approfondisse le personnage de Letty (Michelle Rodriguez) car celle-ci avait le potentiel de faire évoluer le tout vers quelque chose d’un peu moins sexiste. Malheureusement, on se retrouve avec comme seuls anciens personnages le minet fade et souriant (Paul Walker) et son ex-boss, l’agent Bilkins (Thom Barry), à nouveau très peu présent à l’écran.
Le seul objectif de cette suite semble donc d’en mettre plein les mirettes avec des courses poursuites, des cascades (l’absurde saut final sur le bateau vaut son pesant de cacahuètes !) et, par-ci par-là des nanas qui se trémoussent en tenues sexy – sur ce point, seule Eva Mendes s’en sort un peu mieux (même si elle est également sexualisée), alors que la présence de Devon Aoki n’apporte guère plus que sa plastique de mannequin. Résultat : c’est souvent sans queue ni tête, mais plein de tête-à-queue et d’hommes qui pensent avec la leur ! Désespérant de beaufitude…
Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur