Cannes 2011: Impression 34 - La libération de la femme par Sono Sion : Pervers !

GUILTY OF ROMANCE
(Koy no tsumi)
de Sono Sion
(Quinzaine des réalisateurs)

Pervers, indécent, complètement barge, sinueux, gore, poétique, romantique, nombreux sont les qualificatifs antonymes qui traversent l’esprit à la vision du dernier Sono Sion. Le cinéaste le plus nihiliste du Japon nous reviens en séance spéciale de la Quinzaine des réalisateurs, avec un nouveau film plus dans la veine de « Love Exposure » que de « Cold Fish » présenté à Venise l’an dernier. Débutant comme une enquête policière, « Guilty of Romance (Koy no tsumi) » se révèle être une épatante farce foisonnante et barroque sur la jouissante et la libération de la femme dans la société japonaise.

Le film nous présente trois femmes étant chacune aux étapes différentes de leur vie sexuelle. Izumi est une femme au foyer soumise, totalement délaissée charnellement par son mari, Kazuko, l’enquêtrice, mène une double vie perverse avec un mystérieux amant et Misuko a depuis bien longtemps décidé de prendre du plaisir en faisant systématiquement payer ses conquêtes. Ces trois singuliers personnages vont se croiser dans cette longue tornade corrosive et sexuelle de 2h30, pour chacune s’affranchir un peu plus des hommes qui les entourent. Le résultat est, comme à l’accoutumé, certes, mitigé, mais terriblement fascinant. L’univers de Sono Sion n’est pas encore prêt de s’épuiser.