Cannes 2011: Impression 2 – Reconstruction des vestiges d’une tumultueuse relation mère-fils pour Tilda Swinton

WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN
de Lynn Ramsay
(Compétition)

Nouveau métrage de Lynne Ramsay (« ») qui adapte un des romans de Lionel Shriver, « We need to talk about Kevin » nous plonge dans les souvenirs éparses et diffus d’une mère portant les stigmates d’un lourd et douloureux passé.

La réalisatrice, usant intelligemment des focales pour disséminer des indices sur ce qui a bien pu amener le personnage principal à une telle déchéance, injecte une certaine tension à une mise en scène organique, colorée et très intense. Cette passionnante et intrigante reconstruction de la première heure, traduisant un troublant chaos mental, perd malheureusement peu à peu de son envergure, une fois les principales ficelles mises à jour.

Qu’importe, Tilda Swinton y est impeccable et la mise en scène clinquante de la réalisatrice n’efface jamais l’impressionnante prestation de l’actrice qui enchaîne les registres avec une authenticité qui fait mouche. A cela s’ajoutent des séquences de guerre ouverte entre mère et fils, aussi déconcertantes qu’hilarantes, qui évoquent le rapport entre l’amour maternel feint et le comportement troublant du petit Kevin (le jeune Jasper Newell est réellement effarant). Malgré quelques rares longueurs, « We need to talk about Kevin » offre un stimulant exercice cognitif pour sa première partie et de poignants moments dramatiques dans sa deuxième. Un très bon premier film pour la compétition.