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Cinéma
Berlin 2008 - Jours 10 et 11 – Gondry côté nostalgie et Palmarès
Samedi 16 février 2008
Be kind rewind
(9h00)
Hors compétition
Niveau +3
Michel Gondry fait la clôture de Berlin 2008 avec une comédie aussi fraîche et rythmée, que nostalgique et sociale. Derrière le prétexte lié à la démagnétisation de toutes les cassettes d'un magasin vidéo, le réalisateur français, qui a lui même écrit le script, réussit à parler de cinéma (les films sont re-tournés par les employés du magasin, avec des bouts de ficelle), mais surtout d'entraide et de vies de quartier. On finit entre rire et larmes, mais on se souviendra longtemps des effets spéciaux maison, comme la pizza qui posée derrière une tête simule une flaque de sang... De quoi, comme « Ed Wood » de Tim Burton, créer des vocations, à conditions qu'elles dépassent la simple parodie.
Conférence de presse:
Be kind rewind
Michel Gondry
3 points à retenir:
- le choix des films remakés dans « Be kind rewind » lui est personnel, mais n'a pas été fait pour plaire particulièrement au public. Quant à celui que l'on voit presqu'entièrement (« Ghostbusters »), c'était le film préféré de son ex petite amie
- il y a bien une certaine nostalgie dans le film, mais celui-ci ne regrette pas pour autant les cassettes VHS. On ne peut simplement pas trouver tous les films en DVD...
- dès ses premiers courts métrages il lui a fallu trouver des systèmes pour compenser le peu de moyen. C'est ce que font ses personnages dans le film
Sleep dealer
(14h30)
Panorama
Niveau +1
Encore un film fantastique venu d'un pays latino. Il s'agit cette fois-ci du Mexique, où un jeune homme écoute en secret les conversations satellites. Pris à son propre jeu, sa maison devient la cible d'une grande usine qui utilise les rêves des gens, mais peut aussi les rendre aveugles. C'est assez peu clair sur le fond, peu crédible bien entendu sur la fin, mais après tout, on apprécie la mise en scène et surtout le montage. Un peu moins de filtres de couleurs (tout y passe) aurait tout de même allégé le tout.
3 women
(17h00)
Panorama
Niveau +2
Côté panorama, un petit film iranien a fait parler de lui. Il s'agit de l'histoire de trois femmes, trois générations, qui ne communiquent plus et en fait ignorent leurs passés ou leurs présents réciproque. Coincée entre les deux, Niki Karimi, l'actrice de « Ten » de Kiarostami, est un peu perdue, ignorant où sont passées sa mère, sensée être sénile, et sa fille, qui a quitté l'université en secret. Un voyage au coeur des montagnes, au coeur de Téhéran, et dans les campagnes, qui tourne autour du leg, que symbolise le tapis persan qui sert aux femmes de dote. Chacun lui donne ici une valeur, mémoire personnelle pour la grand mère, mémoire du pays pour la mère, trace d'une culture dont elle s'éloigne pour la fille. Un joli film.
Dreamboy
(20h15)
Forum
Niveau 0
Un adolescent plutôt réservé est fasciné par son voisin, charmeur, qui conduit le bus scolaire. De petits regards en gestes plus intimes, le scénario installe une relation homosexuelle probable entre les deux. Là où les choses se gâtent c'est avec l'apparition des classiques brimades de la part des camarades, et surtout la présence d'un père violent, qu'on soupçonne pédophile. Ce dernier est dépeint comme un inquiétant bouledogue qui s'apprêterait à bondir. Une figure qui à force d'insistance en devient risible. Le film prenant au final un tour fantastique avec l'entrée du groupe d'amis dans une vieille demeure au centre d'une plantation, on se demande un peu ce que l'on fait là nous aussi.
The living end
(22h30)
Panorama
Niveau +1
Le second film de Greg Araki est une drôle de fable sur la séropositivité et la nécessité de vivre vite. Un road movie qui embarque à son bord un beau blond et un minet un rien maniéré, devenus fugitifs on ne sait pas trop pourquoi. Leurs réactions de fierté (on est en 1992) leurs vaudront bien des ennuis. Araki ose montrer presque tout et inclus comme à son habitude de petits détails ou personnages secondaires croustillants, histoire d'amuser au milieu des dialogues provocateurs et des torses nus. Moyen.
Palmarès Berlin 2008
Meilleur acteur:
Reza Najie
The songs of sparrows
Meilleure actrice:
Sally Hawkins
Happy go lucky
Meilleur scénario:
In love we trust
Meilleur premier film:
Asyl, park and love hotel
Meilleure innovation (Alfred Bahuer):
Lake Tahoe
Meilleur réalisateur:
Paul Thomas Anderson
There will be blood
Contribution artistique:
Musique originale
There will be blood
Grand prix:
SOP
Ours d'or:
Tropa de elite
Dimanche 17 février 2008
First Love
(14h00)
Panorama
Encore une histoire d'amour entre hommes, cette fois-ci du côté du Japon. Rien de nouveau dans ce film revendicatif (les héros finiront par se marier, habillés tous les deux... en robe blanche !) qui arrive vingt ou trente ans après les films du même genre en Europe ou aux USA. Folles outrancières, vie quotidienne proche du ridicule, tous les clichés sont là, hormis peut-être dans la peinture des relations du jeune qui découvre ses pulsions avec ses camarades de classes. Passons.
September
(17h00)
Generation 14plus
On termine cette édition 2008 avec « September », petit film australien sur l'amitié entre un fils de paysan blanc et le fils d'un employé aborigène. Tournant autour des rêves de boxe des deux ados, le film, d'une luminosité particulière, ne réussit pas cependant à passionner, faute de tensions, certes latentes, mais n'impliquant véritablement que les jeunes. Dommage.