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Sarlat 2023

Sarlat 2023 – les films de la section Tour du monde

Festival du film de Sarlat 2023
du mardi 7 au samedi 11 novembre 2023
Sarlat – France

Prenons pour une fois cette large section Tour du monde, qui permet de découvrir certains des meilleurs films venus de nombreux autres festivals (Cannes, Angoulême, Berlin, Deauville…) sous l’angle des films à découvrir en priorité. Nous vous proposons ainsi, à l’exception des deux documentaires, gardés pour la fin, quelques conseils pour choisir parmi les nombreuses fictions proposées cette année.

Festival du film de Sarlat 2023 sélection Tour du monde — © Sackitey Tesa Mate – Kodjo

Quelques gros coups de cœur

Commençons par nos principaux coups de cœurs, qui espérons le, feront salle comble à Sarlat, et sauront trouver aussi écho dans le cœur des spectateurs comme des lycéens. Le film d'animation de Pablo Berger (auteur de "Blancanieves", version de Blanche Neige en noir et blanc et muet), gagnant du prix Contrechamp au dernier Festival d'Annecy, en fait d'emblée partie. "Mon ami robot", tiré d'un roman graphique sans dialogue, devrait faire verser quelques larmes à ceux qui oseront suivre cette touchante histoire d'un chien solitaire séparé du robot qu'il s'était commandé pour lui tenir compagnie. Une vraie hymne à l'amitié.

Autre film à conseiller chaudement, le très atypique et graphiquement magnifique "Augure", qui nous plonge dans une Afrique aussi colorée que dangereuse, autour de quatre personnages sur lesquels la société comme les traditions pèsent de tout leur poids. Le film a gagné un Prix à Cannes à Un certain regard, tout comme à Angoulême. "L'Innocence" permettra à Kore-Eda d'emmener les spectateurs dans des sentiers jusque là pas encore explorés, avec un sujet tabou au Japon, alors qu'il présente trois points de vue sur la même histoire d'altercation entre un professeur et un élève.

L'argentin "Los Delincuentes" a beau faire 3 heures de durée, le film s'avère une passionnante et décalée histoire de braquage qui nous emmène dans une drôle d'histoire en deux partie, comme si un second film venait en percuter un premier. Le film soudanais "Inchallah un fils", Prix Fondation Gan à la diffusion à la Semaine de la critique, racontera le calvaire d'une femme voyant sa maison comme la garde de sa fille menacée, lorsque son mari décède soudainement. Le formidable mais âpre "Les Colons", suivra trois personnages sur des terres hostiles, alors qu'ils sont chargés de chasser les autochtones pour récupérer leurs terres. Un film porté par une rare violence. Enfin "La Salle des profs" mettra une professeure aux prises avec un cas de conscience, alors qu'en tentant de dénoncer un larcin, elle va se mettre à dos toute l'école.

Des films aux sujets particulièrement intéressants

Passé par Berlin également, où il aura valu le Prix du meilleur premier rôle à sa jeune interpètes, "20 000 Espèces d'abeille" questionne intelligemment l'acceptation de la transidentité chez l'enfant. Le film s'avère particulièrement touchant. Le film à sketches "Chroniques de Téhéran" mettra en évidence au travers de scènes quotidiennes qui prêtent pour certaines à rire jaune, les difficultés et injustices pour les citoyens, liées à une administration aveugle, à des lois liberticides et à une religion omniprésente. "How to have sex", gagnant d'Un certain regard cette année, fera le portrait de jeunes anglaises parties en spring break, dont l'une fait face à une expérience traumatisante. Un film qui interroge à nouveau la notion de consentement.

"La Chimère" de Alice Rohrwacher abordera le rapport de chacun au patrimoine, au travers du portrait d'un anglais aidé un petit gang à piller des tombes, grâce à son don pour détecter les vides. Un film qui traite aussi du deuil avec une certaine poésie. "Perfect Days" de Wim Wenders fera quant à lui le portrait d'un Japonais ayant choisi de vivre simplement, entre nettoyage des toilettes public, contemplation et soin de la nature, et petits contacts qui font le quotidien. Enfin, "Les lueurs d'Aden", film yéménite, suivra le parcours du combattant d'une femme tentant d'avorter, avec pourtant l'accord de son mari. Un impressionnant brûlot pour la liberté de la femme à disposer de son corps, en contexte de guerre civile et d’État religieux.

De nombreuses autres curiosités

On pourra vous conseiller également "Levante", prix de la critique international à Cannes côté sections parallèles, qui non seulement aborde aussi le thème de l'avortement, mais s'avère à la fois comme brouillant les genres et particulièrement revendicatif. Passé par Un certain regard, le chinois "Un Hiver à Yanji" formera un triangle amoureux entre trois personnages, alors que leurs désirs se dégèlent. Grand Prix de la Semaine de la critique, "Tiger Stripes", film malaisien, dans lequel une adulescente voit son corps changer, à l'approche de la puberté. Un film qui verse avec succès dans le fantastique.

Flirtant également avec le fantastique, "Sea Sparkle" proposera le portrait d'une fille de marin, persuadée que son père n'a pas réellement disparu en mer, mais qu'une créature marine l'a emmené. Un difficile film sur l'adolescence et le deuil. On sera particulièrement intéressés par le nouveau film de Fernando Trueba et Javier Mariscal, enquête sur la disparition de Francisco Tenório Jr, pianiste brésilien virtuose, à la veille du coup d’État argentin en 1976, sous forme de film d'animation, comme leur histoire d'amour cubaine sur fond musical intitulée "Chico et Rita".

Passé par la Quinzaine des réalisateurs, "Riddle of fire" arrivera auréolé d'une très belle réputation, alliant enfants décidés à craquer le code parental d'une console, une petite fille douée de dons elfiques et une secte de braconniers. On demande forcément à voir. Enfin c'est à Deauville que certains ont déjà pu découvrir "Fremont", film en noir et blanc, histoire improbable d'une jeune réfugiée afghane de 20 ans, décidant d'introduire un message particulier dans un des fortune cookie qu'elle fabrique à l'usine. Un synopsis bien intrigant.

Deux documentaires aux formats totalement différents

Le Festival proposera de découvrir "Voyage au Pôle sud", nouveau documentaire glacé signé Luc Jacquet, après "La Marche de l'Empereur" et "La Glace et le Ciel", l'auteur retournant en Antarctique, là où il a fait sa première mission il y a 30 ans, pour réaffirmer sa fascination pour ces lieux sauvages. Barbet Schoerder nous offrira un portrait de son ami de 40 ans, le peintre Ricardo Cavallo, dans "Ricardo et la peinture". Un hommage, bourré de références à l'histoire de l'art, qui a fasciné ceux qui l'ont découvert à Angoulême. Vous n’aurez donc au final que l’embarras du choix.