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FILM COURT VILLEURBANNE 2005 - Compétition programme 3 bilan

26ème édition du
FESTIVAL DU FILM COURT DE VILLEURBANNE 2005

Compétition francophone
PROGRAMME 3 MATIN CALME
De Annick Ghiijzelings

Un couple se sépare, et doit faire face un beau matin, à un pénible déménagement…

Niveau +3

Voici un magnifique film, tout en sensations. En variant le traitement de l’image et le rythme de son court récit, la réalisatrice belge, Annick Ghiijzelings, donne à ses personnages en souffrance, le temps de se frôler ou de se heurter. La tristesse est présente, le deuil de la relation aussi, plus ou moins avancé. Aux quelques passages furtifs dans des couloirs, dont les couleurs saturées laissent entrevoir des silhouettes plus que des êtres, à la fois fantômes d’un passé et esquisses d’un avenir, répondent des gros plans peu bavards, usant de reflets dans des vitres ou autres éléments de décors, ceci pour mieux saisir le désarroi. Des mots simples deviennent alors d’une violence infinie, comme cette vieillesse pas si « à venir », envoyée à la figure du plus âgé, qui ne retrouvera peut être personne. Son émotion à fleur d’image lui a valu le Grand prix du Festival 2005, ce à quoi on ne peut qu’adhérer.

TRANSIT
De Bani Khoshnoudi

Arya, jeune afghan traverse l’Europe pour se rendre en Angleterre…

Niveau -1

A première vue "Transit", de Bani Khoshnoudi, peut sembler intéressant dans son style quasi documentaire qui paraît interroger l'immigration clandestine et le traitement dégradant de la femme dans les cultures du Moyen-Orient. M ais une demi-heure de ce vide est au bout du compte énervant et vain. Certes les acteurs amateurs jouent bien leur désoeuvrement et leur désespoir – n'est-ce pas le leur, du reste? – mais tout s'étire et Khoshnoudi ne nous apporte en fait ni point de vue, ni information utile, ni réponse, ni véritable question d'ailleurs. Comme pour confirmer sa médiocrité, le film s'auto-détruit avec un brutal cut final dans une des pires 'non-fins' qu'on n'ait jamais vu!

Film vu et critiqué par JRaph

PATIENTE 69
De Jean-Patrick Benes et allan Mauduit

Un nouvel interne de nuit prend son poste dans un hôpital psychiatrique. Après avoir été accueilli par un médecin chef un rien expéditif, il s’intéresse à une mystérieuse patiente de la chambre 69, qu’il est sensé ne pas approcher…

Niveau +4

Rythmé et doté d’effets savamment ménagés, ce petit film d’horreur à l’humour noir ravageur, tourne autour des bizutages et autres plaisanteries inquiétantes du fait de leur possible véracité. Usant de décors plus proches de bureaux administratifs que de l’hôpital moderne, les réalisateurs créent une tension certaine, savoureusement contrebalancée par l’humour décalé. Signalons un (double) twist final absolument saisissant.

FLESH
De Edouard Salier

Dans une sorte de ville en images de synthèses, ressemblant étrangement à New York, les immeubles sont habillés de projections de femmes nues en plein actes érotiques en solo, ou entre elles…

Niveau +2

Après quelques minutes de présentation de cette ville emblématique, un avion transperce une tour, puis un autre… et le flot s’intensifie. Les explosions simulées en vidéo, représentées par des sortes de pics rouges, donnent lieu à une improbable apocalypse, aux retentissements étrangement viscéraux. En évitant des allusions directes à Al Qaida ou à l’origine de ces attaques, le réalisateur pose quelques questions sur la symbolique de la ville américaine en tant que lieu de luxure ou source de l’image de la dépravation. Cependant, le tout, s’il ne dure que 10 mn, s’avère assez répétitif.

DES NOUVELLES D’ANGELIQUE
De Mirabelle Kirkland

Une vieille dame passe ses après midi à écouter les histoires d’une brave voisine catholique avec ses trois enfants bougons. Elle s’avère plus intéressée par ce qui se passe chez la jeune voisine d’en face, qui sort tous les jours à la même heure, pour passer un appel depuis la cabine téléphonique du quartier…

Niveau +4

Des nouvelles d’Angélique est une délicieuse petite comédie, certes quelque peu caricaturale, notamment concernant la famille bigote décrite, mais dans le fond très drôle, et surtout amorale, puisqu’il s’agit de soutenir l’adultère. Porté par une comédienne formidable ( Françoise Bertin ), dont la malice et la complicité passent uniquement par le regard, le ton du film fait son charme, et rappelle que mieux vaut franchise et aide véritable sans jugement, que sympathie de façade et à priori. Il s’agit là en tous cas de notre court métrage préféré de cette année.

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Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur