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deauville 2012 - Usurpation d’identité
Le festival a mis à l’honneur plusieurs films sur les identités cachées. Le cinéma américain affectionne tout particulièrement les doubles identités : les films de super héros en sont ainsi de parfaits exemples (Kent/Superman, Parker/Spiderman, Wayne/Batman…). Mais à Deauville, point de super-pouvoirs, ni de gentils sauveurs, ce sont les déséquilibrés qui se sont illustrés ! Dans « Compliance », Sandra, la gérante d’un fast-food, reçoit l’appel d’un policier ayant de forts soupçons de vol sur l’une des employées du restaurant, témoin à l’appui. Sur sa demande, Sandra place la jeune suspecte Becky dans l’arrière boutique sous la surveillance du personnel. Mais la situation tourne ensuite au drame. Ce fait divers réel fait froid dans le dos, d’autant qu’il n’a pas été un cas isolé aux États-Unis. Quand des détraqués se font passer pour l’autorité policière, les victimes se prêtent à des actes dépassant toute logique. Et on se remémore l’expérience de Milgram qui cherchait à évaluer le degré de soumission à l’autorité sur des personnes infligeant des sévices à d’autres. Ça marchait déjà au début des années 60, ça fonctionne encore aujourd’hui. Implacable.
Pour certaines personnes, les enfants devraient être élevés par des parents riches et urbains et surtout pas par leurs propres parents s’ils sont des bouseux qui vivent dans une cité à fort taux de chômage ! C’est le principe du film « The Secret » dans lequel une femme se fait passer pour ce qu’elle n’est pas ! Dans son village une série de disparition d’enfants inquiète la population jusqu’au jour où elle se lance elle-même à la poursuite du monstre qui kidnappe son petit garçon. Usurpation d’identité et secrets sont au cœur de ce film fantastique.
Dans les Docs de l’Onlce Sam, Deauville aura aussi programmé « The imposter », le docu qui revient sur l’épisode de la vie de Frédéric Bourdin, alias le Caméléon, qui aura parfaitement su se faire passer pour un ado de 16 ans disparu aux États-Unis et que sa famille n’espérait plus jamais revoir. À partir des témoignages de l’usurpateur d’identité et de la famille flouée, le réalisateur relate cette imposture hors du commun, plus trouble encore que le pitch ne le laisse imaginer !