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Festival du Film Court de Villeurbanne 2024 : retour sur le programme 4 de la Compétition internationale
Ce quatrième programme, projeté au cinéma Le Zola, comprenait sept courts-métrages pour un total de 1h47 et s’illustre par une sélection d’une grande qualité. Les films abordent des thématiques variées, allant de l’immigration à la liberté, en passant par l’honneur, l’intégrité, ou encore le simple passage du temps. Une véritable réussite qui témoigne du pouvoir du cinéma court à raconter des histoires percutantes et universelles.
Le courage de ses opinions
La soirée démarre très fort avec "The Man Who Could Not Remain Silent" de Neboisa Slijepcevic, une fiction de 13mn42, inspirée d’une histoire vraie, qui pourrait parfaitement être le point de départ d’un long métrage tant le scénario est captivant. Les acteurs, parmi lesquels Goran Bogdan, Alexis Manenti, Lara Nekic, Priska Ugrina et Dusan Gojic, livrent des bonnes performances.
L’intrigue se déroule en février 1993, en Bosnie-Herzégovine : un train de passagers est arrêté par les forces militaires. Milan, un sans-papier, est contrôlé et maltraité par un officier, sous le regard des autres passagers. Pourtant, un homme ose briser le silence pour s’opposer à ces pratiques inhumaines.
Résilience et générosité face à la maladie
Le programme se poursuit avec l’émouvant documentaire de Laurence Gagné-Frégeau, "Cherry" avec Marie-Lise Chouinard (22 mn). Ce portrait d’une Canadienne, qui partage avec générosité et résilience sa vision du monde tout en évoquant son cancer et ses derniers instants, est poignant. Son leitmotiv ? « Je veux faire rire le monde. » Toutefois, l’absence de sous-titres a parfois rendu difficile la compréhension.
L’ennui comme expérience artistique
Vient ensuite le film expérimental d’Eliott Hugo Mozin, "Boring as Fun" (13 mn 46), qui explore l’ennui dans la vie de Stella et Luka, deux amies que la monotonie éloigne peu à peu. Ce court-métrage se distingue par son originalité, notamment grâce à une réalisation audacieuse, incluant des séquences filmées avec un simple téléphone portable et divers formats visuels.
Les complexités de l’adolescence
On reste en France avec la douce et jolie fiction "Trois petits cons" d’Emile Garçon (14 mn 59), tournée en argentique au format 4/3. Avec Ambre Munié, Braulio Gomez, Virgile Le Gavre-Jerome, Enzo Monchauzou et Salomé Zito-Idiri, ce court explore les turbulences d’un amour de vacances qui tourne mal. Lisa, embrassée par surprise par l’un de ses amis, se retrouve troublée et décide de mener sa propre enquête.
Vieillesse et choix de vie
Ensuite, "Je n’ai pas changé d’adresse" d’Alexandre Roser (8 mn 46) nous plonge dans une maison de retraite. Andréa, une octogénaire active et dynamique, partage une relation privilégiée avec son petit-fils. Lors d’une partie de bingo avec ses amis, elle remporte un prix inattendu et morbide, qui l’oblige à affronter un choix existentiel entre la vie et la mort.
L’ambition à tout prix
On enchaîne avec l’excellente fiction à l’humour noir "Win-Win" de Benjamin Clavel (16 mn 23). Ce court, brillamment interprété par Aurore Frémont, Augustin Boyer, Elie Benchimol, Philippe Dusseau et Marie-Anne Mestre, raconte l’histoire de journalistes prêts à sacrifier leurs principes et leur humanité pour préserver leurs postes à la télévision locale.
Liberté et contraintes culturelles
Enfin, ce programme de la compétition se clôt avec un magnifique drame de 22 mn 30 "Na Marei", se déroulant à Kaboul. Réalisé par Léa-Jade Horlier, avec les excellents Sadaf Asgari, Setia Asadi, Alice Rahimi et Behi Djanati Atai, ce film raconte l’histoire bouleversante de deux sœurs qui, malgré les ruines d’une ville d’après-guerre, trouvent une certaine liberté et parviennent à s’épanouir. Tout bascule lorsque leur mère, soumise aux traditions culturelles, décide qu’il est temps pour Zaid, 15 ans, de se marier.