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LE PANACHE

Un film de Jennifer Devoldere

De bonnes intentions, pour un film trop formaté

Colin, adolescent de 14 ans, ouvre très rarement la bouche, car il est bègue. S’installant avec sa mère dans le village natal de celle-ci, en montagne, il découvre ses camarades dans son nouveau collège privé. Et c’est le professeur de français remplaçant, Monsieur Devarseau, qui va lui donner envie de faire du théâtre…

"Le Panache" est un film plein des bonnes intentions, qui tâche de faire de son personnage principal, un collégien bègue, un jeune homme capable de surmonter son handicap, grâce notamment à un travail acharné, au théâtre et à ses premiers élans amoureux. Car quoi de mieux en face du héros que de disposer d’une belle à conquérir (Eva, interprétée par Eva-Rose Pacaud) et d’un rival plus ou moins détestable (Gary, alias le beau gosse). Ici les interprètes sont tous impeccables, du jeune Colin (Joachim Arseguel, entre réserve et regard volontaire) au professeur inspirant (José Garcia, qui reste assez sobre), en passant par Aure Atika en mère surprotectrice, et Claire Dumas qui incarne une grenouille de bénitier, professeure de catéchisme, aussi hypocrite qu’involontairement ridicule.

Malheureusement, après la scène d’introduction des élèves par un jeu du “J’aime”, “J’aime pas », le film s'avère profondément formaté et tout au fil du scénario devient appuyé, cette sensation allant crescendo, jusqu’à un clin d’œil pesant au "Cercle des Poètes Disparus". Du professeur qui indique que « déplaire est (son) plaisir », à l’importance donnée au personnage de Maxance (Max), le pote queer, en passant par les mots de la directrice ou l’attitude de la professeure de catéchisme, la construction vise à placer les uns du bon côté et les autres du mauvais de manière sans doute trop voyante. Chaque message sur la différence et la tolérance semble ainsi écrit en grosses lettres et hormis les apparitions de la grand mère italienne (irrésistible Vittoria Scognamiglio), le film oublie globalement sa légèreté initiale et finit par s’enfermer dans ses propres clichés, forçant l’émotion là où ce n’était pas utile.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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