GOOD ONE
Être sourd aux alertes
Adolescente de 17 ans, Sam devrait prochainement entrer à l’université. Un week-end, elle rejoint son père Chris, pour une randonnée dans les montagnes Catskills de l’État de New York. Matt, un ami de jeunesse du père se joint à eux, même si cela ne la réjouit pas, le fils de celui-ci ayant finalement échappé à cette excursion…
Passé par la Quinzaine des cinéastes en mai dernier, puis récompensé du Grand Prix du Jury du meilleur long-métrage américain au Champs Élysées Film Festival, "Good One" est une chronique sur l’aveuglement. Celui qui peut relier deux hommes, amis de toujours, ceux qui peut entourer quelqu’un de séducteur et bon vivant, celui qui peut malheureusement frapper chacun face à une situation de détresse, faute de clairvoyance ou d’une confiance mal répartie. Un aveuglement qui mène au déni et peut permettre le pire si quelqu’un en position de faiblesse ou d’influence ne parvient par à se défendre ou à trouver des alliés.
Mais loin de tout manichéisme et amenant son sujet au travers d’un périple où la nature et les retrouvailles entre un père et sa fille ont autant d’importance, le long métrage permet au personnage de Sam d’exister dans sa solitude ou ses soutiens éloignés, mais aussi dans sa détermination à ne pas subir. On découvre ici au final un personnage de femme forte, qui a plus d’un tour dans son sac (ou dans le sac de l’autre – vous comprendrez au visionnage du film), dans un récit qui dénonce à bas bruit la surdité des hommes (et des parents en générale) à l’expression d’une menace, comme la nécessité de reprendre le contrôle sur certains agissements inadmissibles.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur