LEE MILLER

Un film de Ellen Kuras

Un hommage très réussi à une photographe de guerre

Un jeune journalise interviewe Lee Miller, photographe marquante de la seconde guerre mondiale. Son récit va aller au-delà du décor formé par ses célèbres photos prises durant cette sombre période…

Occultant le passé de Lee Miller comme mannequin pour Vogue, la création de son propre studio de photographie dans les années 30, sa vie sentimentale mouvementée avec Man Ray puis son mariage éclair avec un homme d’affaires égyptien, le récit commence par sa rencontre avec l’écrivain britannique Roland Penrose et décrit une certaine oisiveté et insouciance par rapport à la montée du nazisme en Europe. La guerre éclate, avec un impact immédiat sur le Royaume Uni bombardé et Lee Miller, déjà présentée comme une femme de caractère à l’esprit libre et féministe, va s’engager dans le conflit pour être utile avec ses photos. Elle va ainsi en prendre tout au long de son périple qui va la mener d’une chambre d’officiers femmes d’un camp allié à l’horreur des camps de concentration, en passant par la salle de bain d’Adolf Hitler et la tonte des femmes françaises accusées de collaboration.

Manquant un peu de rythme, le film a voulu rester fidèle à la vie de cette photographe reporter de guerre américaine, incarnée par la brillante Kate Winslet. Deux petits clins d’œil (voulus ou non ?) à son premier grand rôle dans l’inoubliable "Titanic" (faire le récit de son passé, se faire peindre nue) peuvent faire sourire, ainsi que quelques répliques bien envoyées de la part de cette femme rebelle, éclairant une histoire évidemment très sombre. Kate Winselet est également très bien entourée par les seconds rôles (Alexander Skarsgard, alias Roland, Andy Samberg son amant de guerre, et Andrea Riseborough la rédactrice en chef de Vogue).

Le twist final du scénario et les images commentées post crédit du générique contribuent à rendre le film encore plus intéressant, même s’il peut globalement laisser un certain goût d’inachevé quant à la fin de vie de Lee Miller et aux conséquences des horreurs découvertes commises par l’Homme pendant la guerre.

Jean-Sébastien CauEnvoyer un message au rédacteur

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