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LES JOURS

Une indispensable histoire de résilience

Marie-Philip, 29 ans, doctorante et professeure de langues, a appris juste avant son anniversaire, qu’elle était atteinte d’un cancer du sein. Elle qui rêvait de voyages et d’une belle carrière est retournée chez ses parents, afin d’être accompagnée dans des traitements qui s’annoncent éprouvants…

Documentaire québecois, "Les Jours" suit le chemin de croix de Marie-Philip, soutenue par son entourage, à chaque étape de sa lutte contre le cancer du sein. Nouvelle évoquée via téléphone portable en début du métrage, la maladie est vécue d'abord par ses conséquences indirectes : un retour dans la maison familiale à l'âge de 29 ans, ressenti avant tout comme un échec personnel, et une potentielle perte de fertilité liée aux traitements. C'est ici que le documentaire, alliant photos ou vidéos familiales, mais aussi conversations en visio, brefs témoignages face caméra et rares moments à l'hôpital, adopte le point de vue de cette jeune femme dans la fleur de l'âge, captant son ressenti et ses états d'âmes, au lieu de s’appesantir sur les détails médicaux.

C'est ainsi que lors d'une phase d'exploration, forcément teintée d'inquiétude, on la voit elle, regardant des vidéos conseils sur la chimiothérapie, sans percevoir les images en elles-mêmes. Volontaire, alors qu'elle décide de conserver ses ovules, refusant ainsi « que le cancer lui vole ce choix-là » de procréation dans le futur, Marie-Philip apparaît d'emblée comme une battante, acceptant les épreuves (ici une dizaine de piqûres dans l'abdomen). Prenant les choses parfois avec difficultés (comme lorsqu'elle réagit à chaud à des résultats négatifs depuis sa voiture - l'un des moments les plus durs du film), ses réactions restent toujours guidées par l'espoir d'un futur possible. Saisissant aussi la compassion attentive des parents (la pudeur incroyable d'une mère en souffrance, la solidarité d'une sœur qui accepte de se faire aussi raser les cheveux par solidarité...), "Les Jours" s'avère aussi cruel que la maladie lorsqu'il aborde la perspective d'une mastectomie et le risque de voir le second sein emporté lui aussi, ou la modification potentielle des rapports amoureux. Un témoignage courageux et nécessaire, qui ne s'écarte jamais de sa bouleversante héroïne.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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