SUPER SENIORS
Des limites ? Pour quoi faire ?
Si on joue au tennis en compétition, on passe dans les catégories « super senior » à partir de 65 ans. Deux Américains, un Ukrainien et une Française, tous âgés de plus de 80 ans, vont participer aux championnats du monde en Croatie…
Avant d’explorer la pratique du tennis par des octogénaires et nonagénaires, Dan Lobb* a la bonne idée de commencer son documentaire par le point de vue d’enfants sur ce qu’ils considèrent comme l’âge limite pour jouer sur un court. Ainsi, c’est avec un sourire plein de tendresse que l’on débute ce quadruple portrait, qui s’avère débordant d’émotions et de positivité.
Le documentaire est structuré en trois parties de durées inégales : une phase de présentation des quatre protagonistes, puis le déroulement des championnats du monde des plus de 65 ans en 2019 à Umag (Croatie), et un point sur leur situation un an après la compétition. Le montage fait le choix, judicieux, de nous présenter d’abord le plus modeste et le plus âgé des joueurs : Leonid Stanislavskyi, un Ukrainien de 95 ans**, qui devient instantanément le symbole d’une soif de vivre. Si les trois autres ont la chance d’avoir un train de vie manifestement plus confortable dans un pays plus développé, ils forcent aussi le respect pour leur combativité et pour la manière dont ils surmontent les difficultés physiques et mentales. Parmi les moments forts, figurent deux séquences dont le traitement sonore permet de ressentir ce que peut vivre King Van Nostrand lorsqu’il joue sans ses prothèses auditives.
De prime abord, le tennis peut apparaître comme un enjeu dérisoire, mais il est rapidement clair que c’est un moyen de défier la vieillesse et la mort. L’un joue malgré les deuils (King Van Nostrand a perdu un fils dans les années 1980 puis une petite-fille dans les années 2010), un autre malgré sa propre chimiothérapie (John Powless, à qui le documentaire est dédié), une autre cache son âge pour mieux le transcender (Etty Marouani, la seule dont l’âge est remplacé par un point d’interrogation dans le film). Un point commun réunit les quatre protagonistes : de fortes personnalités, bien décidées à ne jamais lâcher. Et au final, ces parcours donnent une sacrée leçon qui incite à relativiser bien des choses et à croquer la vie à plein dentier !
NB : Dans la version française du documentaire, les voix des trois joueurs masculins sont doublées par Patrick Chesnais, Serge Riaboukine et Philippe Torreton. La VO est toutefois plus intéressante dans certaines scènes où se rencontrent des personnes qui ne parlent pas la même langue, insistant sur le partage et l’universalité. Soulignons par ailleurs que ce n’est pas une surprise de voir que l’UFOLEP est partenaire de la distribution du film en France, tant cette fédération multisports œuvre – entre autres – en faveur des enjeux de solidarité, de santé et d’accessibilité pour tou-te-s.
* Dan Lobb, au nom prédestiné, est un ancien joueur de tennis britannique (modeste 929e mondial à son meilleur en 1997), reconverti en animateur et commentateur à la télévision, et réalisateur ici de son premier documentaire.
** Leonid Stanislavskyi a fêté ses 100 ans en mars 2024 et continuait de jouer au tennis.
Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteurBANDE ANNONCE
COMMENTAIRES
Laetitia
vendredi 8 novembre - 10h52
Je suis allée voir ce film hier soir et quelle claque ! c'est une très grande leçon de vie sur la résilience, le dépassement de soi, l'envie de se battre et de continuer coûte que coûte ! j'ai vraiment adorée tous ces portraits attachants, admirables et tellement touchants : Je recommande vivement ce documentaire fait pour tous, que vous ayez le morale ou non il est a voir absolument tellement il est incroyable et fait relativiser ! ces personnes sont des exemples à suivre !!