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RÉSISTANCES

Quatuor pour dames, avec quelques bémols

Quatre portraits de femmes africaines bravant les interdits d’une société oppressive dans leurs pays respectifs, Mali, Ethiopie, Sénégal, Egypte…

"Résistances" est un recueil de quatre courts métrages relativement différents, tant sur le plan formel que thématique, dont la réunion ici semble en apparence plus opportuniste que réellement pertinente.

"L’Envoyée de Dieu", réalisé par Amina Abdoulaye Mamani, ouvre le recueil et raconte l’histoire d’une jeune malienne enlevée par un groupe djihadiste et destinée à devenir une bombe humaine. L’imminence de la mort, l’hypocrisie des prosélytes et surtout le libre arbitre, autant de thèmes forts dont on ne fait finalement pas grand-chose et qui nous laissent sur notre faim.

Suit "Le Médaillon", réalisé par Ruth Hunda, est le récit sous forme de documentaire d’une survivante de la terreur rouge orchestrée par le régime de Mengitsu qui dirigea l’Éthiopie d’une main de fer de 1977 à 1987. Les témoins nous racontent l’horreur des prisons du régime et la torture réservée aux opposants politiques. Peu d’originalité sur le fond, le régime peu connu de Mengitsu apparaissant comme une énième dictature du 20e siècle. Mais une dictature racontée avec une force et un esthétisme propre à capter l’attention du spectateur.

Troisième segment, "Astel", réalisé par Ramata Toulaye Sy, dresse le portrait d’une jeune sénégalaise qui doit faire face à ses responsabilités et voit son rapport au monde évoluer. Un rite d’initiation assez pauvre, tant sur le fond que sur la forme, et qu’on oubliera rapidement.

"I Am Afraid to Forget Your Face", réalisé par Sameh Alaa, fut notamment le lauréat de la Palme d’or du meilleur court métrage en 2020. Ce qui lui valut une certaine visibilité à cette époque. Le voilà de retour sur les écrans pour ceux qui l'auraient raté. Dans l’Égypte contemporaine un jeune homme prend l’habit de femme pour retrouver la fille qu’il a aimée. Une histoire sensible qui mise sur le non-dit et la finesse de sa mise en scène.

S’il y’a du bon et du moins bon dans ce recueil, celui-ci aura au moins eu le mérite d’offrir une nouvelle vie à ces courts métrages, qui de par leur format même ont du mal a exister sur le marché du film et sur les écrans.

Benjamin BidoletEnvoyer un message au rédacteur

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