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RUE DU CONSERVATOIRE

Un film de Valérie Donzelli

Mûrir sur scène !

Chloé, Alexandre, Hélène, Ike et toutes les 3e années vont conclure leurs études au conservatoire en créant  » Hamlet  » sous la direction de Clémence, élève comme eux, qui revisite à sa façon la célèbre pièce pour sa première mise en scène…

À 25 ans, Valérie Donzelli rate par deux fois le concours d'entrée au conservatoire. 25 ans plus tard, cette même école lui propose de venir faire une masterclass sur le jeu d'acteur au cinéma. À cette occasion, elle rencontre Clémence, une élève de dernière année qui projette, comme travail de fin d'études, de mettre en scène sa première pièce. La réalisatrice lui propose alors de filmer les répétitions, afin de vivre enfin une année au conservatoire…

L'une des plus grandes qualités de Valérie Donzelli est de savoir merveilleusement raconter les histoires. Elle sait aller à l'essentiel tout en y insufflant cette douce fantaisie qui n'appartient qu'à elle. Cette marque de fabrique enjolive généralement ses fictions, mais depuis le très beau court-métrage dédié à sa mère disparue, "Le cinéma de Maman", la réalisatrice prouve que son don pour la narration s'adapte aussi parfaitement à l'exercice du documentaire.

En retournant au conservatoire, elle devient l'élève qu'elle aurait aimé être, à la différence près qu'elle étudie le travail des étudiants de cette l'école qui sait si bien les accompagner dans leur apprentissage. Sa discrète introspection ponctue une passionnante immersion au sein d'une troupe de comédiens à l'orée de leur carrière. En montant "Hamlet", ils montent la marche qui les conduit au grand saut, celui de quitter le cocon de l'école pour vivre de leur art.

Les protagonistes sont nombreux, mais la caméra de Valérie Donzelli prend le temps de s'arrêter sur chacun d'entre eux. Au centre du groupe, Clémence guide, décuple petit à petit l'énergie de chacun. Au fil du métrage, on les voit prendre possession de leur personnage, progresser, ajuster, jusqu'à la consécration, la représentation en public. L'émotion est palpable entre les coulisses et la scène, puis de l'orchestre on assiste, captivé, à la scène clé de l'adaptation de Clémence : bouquet final d'une immersion passionnante au sein de cette promotion qui dévoilera, sans nul doute, des grands noms du théâtre de demain.

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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