EN FANFARE

Un film de Emmanuel Courcol

La musique comme trait d’union

Thibaud, chef d’orchestre, est victime d’un malaise. Prenant un café avec sa sœur, il la convainc d’être la potentielle donneuse de moelle osseuse qui pourrait lui sauver la vie. Il n’y a cependant qu’une chance sur quatre qu’elle soit compatible. Mais suite à des analyses, le médecin lui apprend que non seulement elle n’est pas compatible, mais qu’ils n’ont en réalité aucun lien de parenté. Découvrant ainsi qu’il a été adopté, ses parents lui avouent qu’il a aussi un frère : Jimmy…

"En Fanfare" est l’histoire de deux frères que rien ne destinait à se rencontrer un jour, si ce n’est la force du destin et la maladie de l’un, qui rend indispensable l’intervention de l’autre. D’un côté il y a Thibaud, homme accompli à la vie aisée et bien réglée, chef d’orchestre à la carrière internationale, interprété avec sensibilité par un Benjamin Lavherne ("Le Sens de la fête", "De Grandes Espérances") qui n’a jamais été aussi émouvant. Et de l’autre il y a Jimmy, cuisinier dans une cantine, qui joue du trombone dans la fanfare de Wallincourt, incarné par Pierre Lottin, découvert dans la saga "Les Tuche", mais qui multiplie les projets (dont le dernier Ozon, "Quand vient l’automne"). Et c’est la musique, alors que Thibaud découvre la collection de 33 tours de Jimmy, qui va leur permettre de communiquer, malgré les différences de classe sociale et de culture.

Emmanuel Courcol réitère donc, quatre ans après le touchant "Un Triomphe" avec Kad Merad en professeur de théâtre dans une prison, dans la comédie dramatique à fond social. Car ici il est bien entendu question de traiter de l’inégalité des chances et de l’espoir d’une connexion entre gens de mondes différents. Le tout dans un contexte du Nord de la France avec comme perspective les délocalisations, élément qui enclenchera le départ annoncé du chef de la fanfare. Avec le parallèle multiple entre une entraide médicale, une autre dans le travail et enfin une dernière, musicale, "En Fanfare", loin d’être un film manichéen, donne à voir une fraternité naissante, la chanson ayant son importance (Laissez-moi danser de Dalida, Emmenez-moi d’Aznavour) tout comme la musique, ceci jusque dans la conclusion, à l’imposant pouvoir émotionnel.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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