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EL BUS DE LA VIDA

Un film de Ibón Cormenzana

Une nouvelle comédie avec la maladie comme moteur indirect

Andrés, 40 ans, débarque dans une petite ville du Pays Basque espagnol pour prendre un poste de remplaçant de professeur de musique. Victime d’un malaise après de violents acouphènes, il subit des examens et se voit diagnostiqué un cancer du nerf de l’oreille. Devant commencer d’urgence un traitement par chimiothérapie, il est récupéré régulièrement par un bus surnommé nommé Alegria et surnommé El bus de la vida (le bus de la vie) qui emmène d’autres patients, habitués, vers un hôpital isolé près de Bilbao. Il s’aperçoit alors que la conductrice n’est autre que la jeune femme qui lui loue son appartement…

Film espagnol réalisé par Ibón Cormenzana ("La Cima"), "El Bus de la vida" est une comédie dramatique autour de la maladie, comme a pu en faire la France avec "En Fanfare", présenté à Cannes en mai dernier, mais qui a du côté espagnol le défaut d’arriver après le très drôle et touchant "La lista de los deseos" avec Maria León et Vitoria Abril. Les parallèles entre les deux films sont en effet nombreux : un héros atteint d’un cancer (c’était une femme dans l’autre film), un ensemble de malades aux caractéristiques différents formant groupe (elles étaient trois dans "La lista de los deseos", ils sont beaucoup plus nombreux ici...), et diverses leçons communes sur le fait de devoir vivre avec la maladie, sur l’espoir, le désespoir et la mort.

Le sentier semblait ainsi déjà entièrement balisé pour ce film, et pourtant celui-ci parvient à séduire, emportant l’adhésion du spectateur envers un ensemble de personnages attachants, même si inégalement développés. Par le caractère renfermé et distant de son personnage de citadin, Dani Rovira (le héros des énormes succès "Ocho Apellidos Vascos" et "Ocho apellidos catalanes", également vu dans "Superlópez") nous emmène avec lui dans ce trip où l’individu s’efface face aux enjeux de survie. Si certains passages semblent « obligés » dans la construction du drame (complicité, déni...) d’autant que le film se double d’une romance naissante et d’une question de carrière autour de la musique, le scénario parvient à toucher quand il s’en éloigne un peu, soulignant l’hypocrisie de façade du « ça va » et certaines difficultés rencontrées par les personnes amputées. Résolument positive, cette comédie dramatique souffle donc le chaud et le froid grâce à un casting convaincant, s’engouffrant dans la veine du feel good movie.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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