Festival Que du feu 2024 encart

FEELING BETTER

Un film de Valerio Mastandrea

Une touchante comédie dramatique, teintée de fantastique

Trois personnes assises devant un hôpital observent un corbillard partant avec un corps. Intrigué par l’arrivée de visiteurs, l’un d’eux, habillé en costume, se lève, puis se fait pousser en fauteuil roulant, avant d’échanger quelques mots avec d’autres personnes dans une chambre puis dans les couloirs. Faisant la connaissance d’une nouvelle venue, qui le prend pour un voyeur alors qu’il est rentré dans sa chambre, en tant qu’âme déconnectée de son corps de patient, il se sent obligé de lui expliquer les règles des lieux…

Acteur qui attire à chacun de ses rôles la sympathie ("Ciao Stefano", "Piazza Fontana") Valerio Mastrandrea était passé à la réalisation avec "Laughing" ("Ride") en 2018. Le voici qui a fait l’ouverture de la section Orizzonti du Festival de Venise avec un film doux amer, en forme de comédie romantique d’outre tombe. Le héros de "Feeling Better" est en effet l’un des patients d’un hôpital dont l’âme s’est détachée du corps et ère dans les lieux, échangeant avec d’autres pensionnaires entre la vie et la mort. Le concept est plutôt bien pensé, des bourrasques menaçant d’emporter les « fantômes » lorsque qu’ils passent à côté de quelqu’un sur le point de mourir, et ceux qui voient leur état s’améliorer étant censés ne plus rien avoir de souvenir de leur état intermédiaire. Dans cet entre deux, "Feeling Better" va nous proposer une petite bluette inoffensive, entre une jeune femme nouvelle venue, et cet homme dont on ignore le prénom, qui est là depuis un certain temps et connaît les lieux par cœur.

C’est avec une certaine poésie que Valerio Mastrandrea traite son sujet, offrant quelques « envolées » au sens propre à son personnage, à la fois cynique et tourné vers de petits détails qui font l’existence (il se met au saut en longueur avec des ados, il écoute des étudiants assis sur des marches…). Car c’est autour de l’oubli que l’histoire de ce film qu’il dédie à la fin à son père, est finalement construite, le film réservant de petites respirations à l’extérieur de l’hôpital, offrant une magnifique scène impliquant les deux tourtereaux et le corps de la femme (le découpage en quelques plans suggérant le sort de leur couple), mais aussi une très belle scène de visite à son père, en hospice, homme qui « s’efface peu à peu ». Évitant de verser dans le mélo, le film réussit un bel équilibre entre drame et comédie légèrement amère.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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