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JAMAIS PLUS – IT ENDS WITH US

Un film de Justin Baldoni

Un titre prophétique : Jamais plus, s’il vous plaît !!

Après avoir surmonté une enfance traumatisante, Lily s’installe à Boston pour réaliser son rêve et ouvrir sa boutique de fleurs. Elle fait rapidement la connaissance d’un beau chirurgien, avec qui elle entame une relation passionnelle. Mais alors que l’homme parfait semble avoir une face bien plus sombre, son ex va également revenir dans le paysage…

Si le nom de Colleen Hoover ne parlera probablement pas au plus grand nombre, elle est pourtant l’une des autrices les plus en vogue du moment, star du phénomène de la new romance. Ce qui en fait par conséquent l’une des plus grosses vendeuses de livres, avec une multitude de best sellers, comme la saga "Never Never", "Ugly Love" ou le plus récent "Cœurs et âmes". Justin Baldoni, acteur beau gosse et également réalisateur ("Clouds", "À deux mètres de toi") a décidé de s’emparer de ce succès des librairies, en adaptant l’une de ses œuvres les plus populaires : "Jamais plus" (plus de 5 millions de copies vendues juste aux États-Unis pour cet ouvrage).

L’intrigue suit Lily, une jeune femme marquée par une enfance où la violence régnait dans le couple de ses parents. Vivant difficilement avec les stigmates de ce passé tumultueux, elle réussit un jour à tout quitter pour s’installer à Boston et réaliser son rêve : ouvrir une boutique de fleurs. Plus heureuse et épanouie que jamais, elle fait la rencontre de Ryle, un chirurgien au charme ravageur (Justin Baldoni lui-même) auquel elle succombe malgré des premières réticences. En parallèle de ça, sa première employée s’avère être nul autre que la sœur du bel éphèbe. Pour ceux qui sont allergiques aux coïncidences et aux ressorts scénaristiques bien appuyés, le visionnage risque d’être un douloureux moment tant les absurdités narratives vont s’enchaîner encore plus rapidement que les médailles de Léon Marchand cet été.

Au-delà d’un pseudo triangle amoureux installé par le retour de l’ex de la protagoniste, le véritable sujet du film se veut être les violences conjugales, le prince charmant des premiers instants se transformant en pervers narcissique et violent, enfermant le personnage dans une relation rappelant tristement le schéma parental fui. Si la démarche est évidemment plus que louable, le problème est que le récit est pollué par des flashbacks caricaturaux et tous les poncifs de la romcom qu’on ne pensait plus voir à l’écran en 2024.

Avec cette image saturée de guimauve et mièvrerie, le discours militant se retrouve complètement annihilé au profit d’une œuvre insipide et consternante. En refusant de dire les mots qui fâchent, en se contentant de rester à la surface de tous ses sujets (l’enfermement dans les relations toxiques, l’auto-culpabilisation des victimes, la sororité), le métrage laisse même en bouche un goût nauséabond de complaisance, rendant difficilement supportable plusieurs séquences. Malgré la performance de Blake Lively, parfaite dans le rôle principal, "Jamais plus – It Ends With Us", œuvre bicéphale qui navigue entre la bluette inoffensive et le drame raté, ne devrait pas marquer les esprits. Et ce n’est peut-être pas plus mal…

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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