KARMAPOLICE
Une rédemption sans originalité
Angelo, un ancien flic fuyant les fantômes de son passé cherche un nouveau sens à sa vie. Il s’associe avec Poulet, un philanthrope boiteux, dans le but de venir en aide aux habitants de son quartier…
Après "Amore amaro", Julien Paolini revient avec un second long-métrage, toujours accompagné de Syrus Shahidi qui tient une nouvelle fois le rôle principal en plus d’avoir celui du coscénariste. Celui-ci interprète ici Angelo, un flic idéaliste et désabusé, arborant bob et barbe hirsute dans le plus pur style Serpico, arpentant les rues de Château rouge en quête de rédemption. Il veut faire le bien autour de lui, il s’engage comme bénévole à la soupe populaire, et accompagné de Poulet il fait régner l’ordre et la justice dans son quartier. Mais contrairement à ce dernier, il ne semble pas intéressé par l’argent mais être en quête d’autre chose. Mais quelle est donc cette faute qu’il cherche à réparer ?
Si Julien Paolini nous immerge sans difficultés dans le dédale pittoresque des ruelles du 18e arrondissement, force est de constater qu’il s’agit là d’une des seules qualités de ce film. On regrettera particulièrement l’installation de manière maladroite du mystère autour du traumatisme d’Angelo, dont la résolution arrive comme un cheveu sur la soupe. Un manque de préparation qui se fait aussi cruellement ressentir au moment du dénouement. On ne comprend pas la réaction du héros à ce moment-là, comme trop souvent tout au long de cette histoire.
Au milieu de tout ça, on notera une étrange référence à "Blue Velvet" de David Lynch. En effet, parmi les personnes qu’Angelo tente de secourir, se trouve sa voisine, une toxicomane sous l’emprise d’un mystérieux dealer dont le charisme n’arrive malheureusement pas à la cheville de celui de Dennis Hopper. Reste une scène doucement dérangeante et esthétiquement réussie, toute éclairée au néon… bleu velours. Hélas, comme pour tout le reste, cette sous intrigue ne trouve jamais son aboutissement, rajoutant encore à la frustration. Comme souvent pour les films décevants, son point fort est sa courte durée.
Benjamin BidoletEnvoyer un message au rédacteurBANDE ANNONCE
Bande Annonce KARMAPOLICE from A VIF CINEMAS – DHR distribution on Vimeo.