MON MILIEU
Un casting aux petits oignons
Nico sort de prison après 22 ans passés derrière les barreaux. C’est son ami d’enfance Titi qui vient le récupérer, et qui le dépose chez sa mère, où il découvre sa petite sœur Clara, qu’il a à peine connue, et revoit son petit frère Anthony. Mais rapidement Titi, qui continue à tremper dans des affaires, le remet en contact avec diverses personnes du milieu marseillais, qu’il n’a pas forcément envie de voir. Lui n’aspire en effet qu’à profiter de sa liberté…
Si l’on parvient à s’immerger dans cette histoire de malfrats et de réseaux familiaux, qui s’avère vite assez complexe la faute au manque partiel d’une réelle introduction des forces en présence et des liens entre les uns et les autres, c’est grâce au casting qui vient représenter quelques caractères trempés, les adultes ayant plus le sang chaud que les anciens ou chefs de clans. Les jeunes, eux n’apparaîtront intelligemment que sur le tard, tels des pions sans scrupule, quasi fantomatiques. Un aspect qui aurait pu d’ailleurs être encore plus exploité. La mise en scène, elle, paraît cependant bien sage, loin d’être au diapason des tensions qu’elle est censée accompagner, hormis lors d’une scène de repas entre amis tendue, où la succession des gros plans parvient à créer une petite inquiétude allant crescendo.
Pour le reste, les ralentis en boîte de nuit flirtent avec le cliché, et le climax du film manque quelque peu de peps. Heureusement l’écriture des dialogues, qui en dit beaucoup sur le côté entremêlé de l’apparente paix en cours, est plutôt à la hauteur, et certains membres du casting nous embarquent clairement avec eux. C’est le cas évidemment du rôle principal, Milo Chiarini (qui n'est autre que le réalisateur), parfait dans son rôle d’homme qui s’est volé lui-même plus de 20 ans de sa vie et qui n’aspire qu’à profiter un peu, mais va forcément être embarqué malgré lui dans les embrouilles des autres. Sabrina Nouchi apporte juste ce qu’il faut de charme distancié, dans le rôle de la sœur d’un caïd maghrébin. Quant à celui qui joue le rival en amour, pas habitué à avoir de la concurrence ou à ce qu’on lui dise non, Yanisse Mahmoudi, il est finalement le seul à incarner à fond l’aspect fébrile et susceptible des truands en présence. Un film dont le titre a finalement été finement choisi, dans lequel on aurait aimé qu’il soit donné un peu plus de place à celle qui joue la mère, Frédérique Drai, dont le potentiel dramatique est clairement sous exploité ici.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur