C'EST PAS MOI
Un film étrange et captivant qui finit sur « Modern love » de David Bowie
À la demande du centre Pompidou pour une expo qui n’a finalement pas eu lieu, le cinéaste Leos Carax tente de répondre à la question suivante « Où en êtes-vous Leos Carax ? », en plongeant dans des archives personnelles et historiques…
C’est un film court (40 minutes), un film de montage parsemé de jeux de mots, un film qui pourrait avoir sa place dans un musée d’art contemporain. Ça tombe bien, car ce même film a été commandé par le centre Pompidou au cinéaste, pour une exposition qui n’a finalement jamais eu lieu. Une seule instruction, mais pas des plus simples, répondre à la question : « Où en êtes-vous Leos Carax ? ».
L’inspiration semble avoir percuté le réalisateur, car nous voici devant une œuvre expérimentale abordable : difficile de faire mieux. Peut-être faut-il cependant connaître les travaux précédents de Carax pour profiter à fond de ce voyage introspectif qui nous amène aux portes des réflexions de l’artiste sur le monde et lui-même. Dans la veine des derniers films de Godard, Carax nous livre un film patchwork, regroupant différentes images de ses précédents long-métrages auxquelles se mêlent des images d’archives historiques et des vidéos d’actualités.
Dans cet aller-retour entre passé et présent, entre saluts nazis et « Annette », on entend la peur du cinéaste de la montée de l’extrême droite, et on se refait le film de la vie qu’il a menée, de ses créations et de ses inspirations. Car dans ce film entre power point d’étudiant en art et éclairs de génies, il y aussi du cinéma. Et des références. Des scènes qu’on ne reconnaît pas mais qui ravissent, des classiques, des icônes du septième art ou de la chanson… Tout un champ de ce qui a dû plaire à Carax et influencer sa manière de filmer. Un film étrange et captivant qui finit sur « Modern love » de David Bowie. On ne peut qu’aimer ça.
Amande DionneEnvoyer un message au rédacteur