ANGELO DANS LA FORÊT MYSTÉRIEUSE
Un aventurier en herbe plein d’imagination
Angelo aime bien s’inventer des aventures incroyables dont il est le héros et dans lesquelles il inclut toutes sortes d’objets, de situations et de personnes de son quotidien. Le jour où ses parents apprennent que sa grand-mère est gravement malade, toute la famille embarque dans la voiture, afin d’aller lui rendre visite avant qu’elle ne meurt. Mais dans la précipitation, ses parents oublient Angelo sur une aire de repos, celui-ci devant alors trouver son chemin tout seul vers la maison de mamie…
Le principal intérêt de "Angelo dans la forêt mystérieuse", adapté de la bande dessinée de Winshluss « Dans la Forêt Sombre et Mystérieuse », réside, au delà de la grande imagination de son héros, un garçon de 10 ans, dans la manière d’utiliser de multiples styles graphiques pour raconter des bribes de l’histoire. Car dans ce film réalisé par Vincent Paronnaud ("Persepolis") et Alexis Ducord ("Zombillénium"), on retrouve aussi bien de l’animation 2D pour la représentation de l’aventure que s’imagine Angelo, de la 3D pour le vécu du quotidien, de l’animation noir et blanc à l’ancienne accompagnée de piano, et d’autres styles graphiques en deux dimensions. Distinguant au départ la réalité de l’imagination fertile du garçon (dans son aventure initiale, histoire de Graal d’éternité, le lait devient cascade, son père est un « vieux sage » et son grand frère « Debilman », l’un de ses ennemis avec Ultra, qui prendra ici une réelle importance dans l’intrigue) le film alterne ainsi images de synthèse et dessin plus traditionnel.
Même si le film donne parfois l’impression de partir un peu dans tous les sens, c’est ici à l’image de l’imagination d’un enfant qui s’invente des ennemis ou des alliés, afin de mieux viser un but (ici, arriver chez sa grand mère). Débarquent ainsi au milieu de l’histoire une armée de fourmis rouges belliqueuses, des robots coupeurs d’arbres, un écureuil déguisé en oiseau (rôle qui sied parfaitement à la voix et à la folie de... Philippe Katerine), une sorte de fille bleue en skate, une grenouille et une chenille qu’on croirait sorties d’un cirque, un nuage parlant et colérique, un ogre en forme de golem engazonné... Mais c’est aussi dans l’esprit d’un rythme soutenu positionnant résolument le film côté récit d’aventure, aux références que sûrement les adultes seront sensibles ("Terminator" et sa boule d’éclairs, la légende de l’épée du roi Arthur détournée avec une pizza, "Lucky Luke"...) et toutes sortes de figures animalières qui séduiront sans doute les plus petits. Un voyage dépaysant au pays de l’imagination reine, entre message de fond sur l'écologie et course contre la montre.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur