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Critique Série : FIASCO – SAISON 1

Série créée par Igor Gotesman et Pierre Niney
Avec Pierre Niney, François Civil, Géraldine Nakache, Leslie Medina, Pascal Demolon, Vincent Cassel, Igor Gotesman, Marie-Christine Barrault, Louise Coldefy, Djimo…

Première diffusion en France : 2024 sur Netflix
Format :  40 minutes (7 épisodes)
Site officiel : Netflix France

Synopsis

Passionné par le cinéma depuis l’enfance, Raphaël Valande décide enfin de se lancer dans l’aventure pour son premier long-métrage. Rempli d’espoir (et de stress), il cherche à retracer l’histoire de sa grand-mère, une résistante de caractère, de la préhistoire au débarquement. Mais, très vite, le rêve tourne au cauchemar car quelqu’un tente de saboter le tournage par tous les moyens…

Aux limites du fiasco : un excès d’ironie

Après le succès de "Family Business", Igor Gotesman se relance sur un projet de série pour la plateforme Netflix, accompagné cette fois de son acolyte de toujours : Pierre Niney. "Casting(s)", qu’ils avaient déjà co-réalisés, annonce la couleur : du cinéma, de l’humour et des rebondissements toujours poussés à l’extrême. Si, dans la série de 2013, le séquençage thématique des épisodes et le montage permettaient d’aérer un peu le contenu humoristique, la linéarité de "Fiasco" condense l’absurdité sur la longueur. Nous assistons alors à une forme de liste exhaustive des pires évènements pouvant arriver lors d’un tournage… et même plus ! Comme dans "Five", on retrouve le choix scénaristique d’aller toujours plus loin pour la blague, quitte à manquer cruellement de réalisme. Le problème de tout miser sur l'humour, aussi absurde soit-il, est qu'on peut louper sa cible : ce qui est le cas ici. Pitié, agacement, Fiasco ne parvient pas à toujours toucher son spectateur de la bonne façon.

La résonnance de "Fiasco" avec un polar autour du cinéma, sur le même principe que "La Cité de la peur" mais version plateau, aurait pu lui donner un vrai cachet. Le générique évolutif, à la "Sherlock" ou la "American Horror Stories", va en ce sens. Pour autant, la série s’est perdue en cours de route pour devenir l’histoire des mésaventures de Raphaël et non l’énigme autour du Corbeau. Ce François Pignon de la réalisation, qui ne fait qu’empirer la situation ou faire la blague de trop, devient alors emblématique de la relation qui se crée avec le film : un peu de tendresse et beaucoup d’agacement. L’overdose de rebondissements fait perdre tout plaisir au visionnage, malgré l’intérêt que la série dégage. La cerise sur le gâteau étant l’absurdité du film que Raphaël veut tourner et que le spectateur ne peut pas comprendre à cause du foisonnement de détails. Même si on comprend bien que l’objectif de la série n’est pas de suivre ce que veut Raphaël, cela s’ajoute à un ensemble déjà beaucoup trop concentré pour pousser aux rires. Tout pourrait être drôle mais rien ne l’est plus par trop de lourdeurs.

Malgré tout, l’organisation de la série comme une sorte de métafiction est extrêmement audacieuse et originale. Il est dommage que l’on ne puisse en prendre la mesure qu’à la fin, alors que nous sommes déjà rassasiés par tout le reste.

Adam Grassot Envoyer un message au rédacteur

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