ADAM CHANGE LENTEMENT
Quotidien désenchanté pour ado en devenir
Adam, 15 ans, est un garçon complexé, avec « un long torse », le haut du dos voûté. Durant l’été, alors que sa grand-mère vient de décéder, il va devoir garder une maison, dans laquelle se trouve un chat sans pattes et un chien en cage, mais aussi s’occuper du gazon de son voisin. Bref, la vie ne sera pas de tout repos…
"Adam Change Lentement" est un long métrage d'animation québecois à la tonalité désenchantée, qui ravira les fans de "Daria" et autres programmes où adolescence rime avec succession de déconvenues, qu'elles soient familiales, amoureuses ou pratiques, et avec une certaine dose de cynisme. En effet, si l'anti-héros du film a la particularité de voir son corps modifié, en réaction aux moqueries ou remarques dont il peut faire l'objet, son passage à l'âge adulte va être d'autant plus difficile. Car même sa grand mère, sur son lit de mort, ne manque pas de le déconsidérer, se relevant soudainement pour indiquer qu'elle a « toujours trouvé qu'il avait un long torse ».
Si le dessin reste volontairement minimal, façon "Beavis et Butt-Head", avec des personnages aux traits de contours fins et aplats de couleurs, tout comme les décors sans ombrages, des flash-back ou des cauchemars viennent incarner les accidents qui ont ou vont façonner ce personnage en retrait (moquerie de ses jeux de poupées sur fond de musique de film d'horreur, accident de balançoire avec un petit gars blond qui débouche sur une cicatrice, disparition de ses jambes lorsqu'une fille se moque de lui...). Les malheurs d'Adam prêtent donc à sourire, et le petit côté absurde de l'ensemble, tout comme des références détournées (la parodie de film de baston...) fonctionnent plutôt bien, générant une comédie douce-amère attendrissante.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur