JOAN BAEZ I AM A NOISE

Si nous devions décrire en quelques mots Joan Baez, la première chose qui nous viendrait à l'esprit serait ses beaux textes engagés, magnifiés par sa voix pure et cristalline. Que ce soit pour le mouvement américain des droits civiques auprès de Martin Luther King dans les années 60 ou contre la guerre du Vietnam ensuite, cette icône de la musique folk a toujours été, et est encore, de tous les combats pour défendre les droits humains.

Réalisé en parallèle de sa tournée d'adieu en 2018, le documentaire débute classiquement en mêlant captations de concert et quotidien de l'artiste rythmé par sa préparation physique et mentale. Puis, très vite, le ton devient plus personnel quand Joan Baez dévoile ses carnets intimes qui s'animent à l'écran au son de sa voix. La narration devient chronologique et s'étoffe d'images d'archive et de nombreux films familiaux en 8mm.

Fille d'un physicien à Stanford, elle voyage très jeune à travers le monde et est profondément marquée par l'extrême pauvreté qui prédomine lors d'un séjour au Moyen-Orient. Une fois adulte, elle sera alors de tous les combats pour défendre l'opprimé. Mais de sa vocation militante, nous ne verrons que l'essentiel. Il en sera de même avec sa vie privée puisque sobrement, elle évoque chacun de ses amours avec l'objectivité du temps passé.

Petit à petit, on comprend que ce qui compte à présent pour Joan Baez, c'est de nous raconter sa famille : son père, sa mère qu'elle a accompagnée jusqu'à la mort et surtout ses deux sœurs tant aimées aujourd'hui décédées. Avec ses mots si justes et si beaux, elle rend hommage à Pauline, son aînée, et à Mimi, sa cadette. Devenue célèbre très jeune, l'artiste prend aujourd'hui conscience de la place de chacune face à son succès et face à leur parents. Ainsi, fidèle à elle-même, Joan Baez parvient dans son propre biopic à s'effacer pour mettre en lumière celles qui sont restées dans son ombre.