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NOUS, LES LEROY

Un film de Florent Bernard

Une comédie jouissive, loin des clichés sur la séparation

Sandrine Leroy, qui travaille dans une agence de voyage, est lasse de son couple et, alors que leurs deux enfants auront bientôt l’âge de voler de leurs propres ailes, décide de divorcer. Elle l’annonce à son mari Christophe, loueur de voitures, qui après une engueulade devant leurs deux adolescents, se réfugie chez son collègue et ami, Claude, célibataire divorcé. Le lendemain, de retour à la maison, il propose à tous un voyage de 3 jours en 4×4 sur les traces des souvenirs de leur famille. Un trip qui va passer par les endroits clés de l’histoire de sa femme et lui, et à l’occasion duquel il espère raviver la flamme…

Le premier long métrage de Florent Bernard, scénariste des séries parodiques "La Flamme" et sa suite "Le Flambeau", mais aussi coscénariste des films "Jack Mimoun et les secrets de Val Verde" et de l'excellent "Vermines" est un véritable délice de drôlerie, malgré un sujet casse gueule. Il n’est pourtant pas le premier à s’essayer aux comédies de séparation, d’autant que le pitch de son film s’avère relativement proche de celui de "On sourit pour la photo" François Uzan (2002), dans lequel Jacques Gamblin emmenait aussi en voyage sa femme, sur le point de le quitter (Pascale Arbillot) et ses enfants adultes, ainsi que la pièce rapportée qu'était le beau fils. Mais "Nous les Leroy" s’avère à la fois plus équilibré entre moments de rire et d’émotion, permettant au spectateur à la fois de s’attacher à ses quatre personnages principaux, et d’apprécier les nombreuses surprises réservées par des seconds rôles tous cousus-mains.

On saluera donc avant tout ici la qualité d’écriture (et de jeu) de chacun des personnages, qu’il s’agisse des rôles principaux ou des nombreux rôles secondaires, plus croustillants et improbables les uns que les autres. De la cliente qui rend sa voiture amochée en ayant cru qu’il s’agissait forcément d’une automatique au patron qui vous réconforte en parlant de son propre burn-out, en passant par un gendarme blasé et de bon conseil (Simon Astier), un caricaturiste râleur ou un serveur de restaurant qui joue les comiques au mauvais moment, on se régale de chacune des situations. José Garcia compose un père dépassé dont la seule fantaisie est d’avoir emmené sa famille au Futuroscope. Charlotte Gainsbourg interprète avec ce qu’il faut de fragilité une mère au bout du roulot. Lyes Salem fait des merveilles en quinquagénaire devenu gaymer et dragueur. Tandis que dans les rôles des deux ados, Lily Aubry et Hadrien Heaulmé sont tout juste épatants de justesse.

En suivant leurs aventures de lieux en lieux, chargés de souvenirs plus ou moins heureux, sans forcément que l’on se fasse une idée du dénouement, le scénario de Florent Bernard finit par générer une réelle émotion. On ressort ainsi de la projection, avec autant de larmes aux yeux qu’un beau sourire aux lèvres, plein d’espoir en la capacité de chacun à trouver son chemin. Et "Nous les Leroy" se révèle ainsi en comédie à la profonde humanité, qui navigue loin de clichés sur le couple, trouvant dans l’éloignement de plusieurs êtres, bien plus de ressorts que dans les clichés sur l’amour ou la famille plus forts que tout. Alors courez vite découvrir cette jolie troupe en salles !

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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