LES MEUTES
Un thriller fiévreux et sombre
Hassan et Issam sont père et fils. Ils tentent chacun de survivre à Casablanca, passant de petit boulot en petit boulot pour les trafiquants locaux. Espérant faire un bon coup, ils s’allient pour un soir, dans une mission qui demandent de l’organisation. Enlevant un garde du corps, ils découvrent que celui-ci est mort durant le transport, dans le coffre de leur voiture. Ils décident alors de s’éloigner pour trouver de l’aide et l’enterrer…
Prix du jury dans la section Un Certain regard, "Les Meutes" est une longue descente aux enfers pour deux parias inexpérimentés, entraînés dans un mauvais coup par appât du gain. Un père et un fils font ainsi preuve d'amateurisme, avant de se retrouver pris au piège d'une nuit infernale, où ils doivent trouver le moyen de se débarrasser du corps, massif, de celui qu'ils devaient kidnapper et ont, accidentellement tué. Dans cette virée sans issue, quasiment personne ne sera leur allié, chaque rencontre rajoutant à l'ignominie de la situation, et rien n'étant jamais gratuit.
Entre tentative d'enterrement ou d'incinération, les solutions deviennent de plus en plus âpres, à peine allégées par les soins que voudrait prodiguer le père, croyant, ou l'aide d'une vieille femme pour trouver un linceul. Dans cette obscurité menaçante, Kamal Lazraq exploite les bas fonds de Casablanca, n'offrant aucun répit à des personnages muent par une basique simple nécessité, mettant sur leur chemin des individus profiteurs ou intéressés (les policiers, le « fou »...) comme des groupes (les paysans...). En résulte un film particulièrement tendu, qui marque par sa noirceur et sa description d'un monde urbain sans perspective.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur
