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SATOSHI

Un film de Jumpei Matsumoto

Un film guimauve, sans le coté réconfortant du sucre

Satoshi est encore un bébé quand il perd l’usage de son œil droit. Des années plus tard, la menace de la cécité plane sur le petit garçon au caractère bien trempé. Avec le soutien de sa mère, Satoshi s’apprête alors à traverser bien des épreuves…

Scène d’ouverture : un adolescent lit un livre en braille sur la plage, sa mère se détache au second plan. Voilà pour faire court, le résumé en une minute de ce film qui en dure 1h53 : "Satoshi" est l’histoire d’une mère courage, accompagnant son enfant à travers les difficultés évidentes de son handicap. Peu de suspense attendu dans ce long-métrage donc, qu’on nous rappelle dès le commencement « basé sur une histoire vraie » et dont le synopsis officiel nous raconte l’histoire de A à Z.

Autobiographie du véritable Satoshi en main, le réalisateur Jumpei Matsumoto semble ainsi suivre page après page l’histoire de son héros, partant de Satoshi bébé jusqu’à ses 18 ans, sans lésiner sur les scènes sortant les violons. En racontant de manière linéaire une histoire évidemment dramatique, Jumpei Matsumoto ne parvient malheureusement pas à dépasser le coté explicite des scènes qu’il nous propose : cette mère si courageuse, car privée du soutien de son mari qui l’exhorte à rentrer à la maison faire la cuisine plutôt qu’à rester à l’hôpital près de leur enfant et qui inventera pour continuer à parler avec son fils les bases d’une communication par le toucher, n’est réduite ici qu’à un rôle niais, oscillant entre deux expressions : l’inquiétude et la compassion.

Une photographie douce et lisse comme des publicités pour couches pour bébé nous enjoint à regarder ce film d’un œil tendre, tout comme le titre japonais (d’ailleurs bien plus joli que celui utilisé en France) : « La brise des fleurs des cerisiers s’épanouit ». Malgré cette avalanche de sucre, "Satoshi" reste à l’image d’un film guimauve sous aspartame : mou et fade.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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