UN VOYAGE EN BONNE COMPAGNIE
Un recueil tout en douceur
Un petit garçon de papier se retrouve sur un radeau en compagnie d’une coccinelle. Un nuage se lie d’amitié avec une baleine. Une petite souris malvoyante tâche d’apporter à son ami un gâteau, en traversant une forêt où sévit un géant. Un bonhomme de sable lance d’une bouteille à la mer, récupérée par un bonhomme de neige. Un éléphant quitte peu à peu son armure métallique, au contact d’autres créatures. Rita et son ami Crocodile observent les étoiles et s’imaginent embarquer dans une fusée…
Voici un bien joli programme de 6 courts métrages d’animation, pour les plus de 3 ans, qui fait la part belle au voyage, à la rencontre et à l’entraide. "Dodu le garçon de papier" de José Miguel Ribeiro (Portugal, 5mn) ouvre le recueil, avec sa jolie stop motion, qui met en scène un petit garçon en carton ondulé, et s’amuse avec les matériaux pour composer décors comme personnage : l’eau en carton peint en bleu, une capsule de bouteille pour la coccinelle… La débrouillardise est au rendez-vous, comme la poésie, avec notamment des étoiles qui forment des moutons, accompagnant le sommeil du personnage. Suit "Le Nuage et la Baleine" d'Alena Tomilova (Russie, 4mn), entre peinture et aquarelle, qui sur fond musical, propose de suivre le jeu entre un nuage et une baleine qui s’échoue par mégarde.
Le court métrage suivant, "Coeur fondant" (France, 11mn), a déjà beaucoup tourné en festival et il est signé Benoît Chieux, réalisateur du récent "Sirocco et le royaume des courants d’air". En stop motion, on suit de petits personnages, dont une souris malvoyante, faite de feutre et de tissus, qui traverse une forêt menaçante (les arbres en cartons sont forment un décors légèrement inquiétant), guidée par une araignée aux pattes de métal, et un géant pas si méchant, dont la barbe de laine sert finalement de refuge à de nombreux animaux, qui s’y trouvent bien au chaud. Un petit film intelligent sur les a priori sur l’autre et sur l’entraide. "Une bouteille à la mer" de Kirsten Lepore (États-Unis, 6mn) pourra peut-être dérouter un peu les petits, avec ses silhouettes étranges de sable et de neige, filmés en stop motion dans des décors réels (d’où la sensation d’accélérer pour les mouvements de la mer) et accompagnés de bruits naturel (vent, vagues...). Échangeant par différents éléments lancés dans une bouteille, ils vont tenter de se rejoindre, dans un élan un peu désespéré. Le film est très beau, mais peut-être un peu plus adulte.
Les spectateurs découvriront ensuite "Hannibal l’éléphant" d'Aurélie Monteix (France, 4mn), portrait d’un éléphant de guerre qui va perdre des éléments de son armure, à chaque nouvelle rencontre avec un animal, qu’il suit et imite avec curiosité (un écureuil, des oiseaux, un bouquetin…). Un sympathique petit conte sur la liberté et la paix avec les autres, qui se termine de manière festive dans la neige. Enfin, pour clore le recueil, "La Nuit" de Siri Melchior (Danemark, 5mn) nous propose un nouveau épisode de la bavarde Rita et de son ami naïf Crocodile, qui s’inventent des histoires de voyage en fusée vers une lune rose, faite de glace à la fraise. Un fantasme tout enfantin, porté par une petite demoiselle « je sais tout » dont la fantaisie, par moments absurde, fait toujours mouche.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur