NOËL JOYEUX
Un noël pas comme les autres
Vincent, la cinquantaine bien tassée, se désespère ne pas voir ses enfants pour le réveillon de Noël, ceux-ci ayant prévu autre chose que le traditionnel repas familial. Il va tout faire pour ne pas passer la soirée seul avec sa femme, Béatrice. Quitte à inviter deux inconnues recueillies dans un EHPAD…
L’action a beau se dérouler en l’espace de la seule soirée de réveillon, force est de constater que nous n’avons pas affaire à un film de Noël comme les autres. Derrière l’inévitable intrigue autour du sapin, de l’échange des cadeaux, et de la dinde de Noël, on trouve un sujet social qu’on n’attendait pas ici. Il s’agit de celui de l’abandon des personnes âgés dans les EHPAD, qui prend tout son sens le soir du 24 décembre, la fête du rassemblement et de la famille.
L’histoire de Vincent, lâché à la dernière minute par sa progéniture, résonne avec celle des deux mamies qu’il recueille. Lui aussi se sent vieillir et il craint - à tort ou à raison - , que ce premier Noël sans sa famille ne soit pas le dernier.
Difficile de trouver le ton juste sur un sujet si sérieux quand on est réalisateur de téléfilms et qu’on dirige Frank Dubosc. Mais Clément Michel se tire à bon compte de cet exercice périlleux. Notons que Frank Dubosc met le frein sur les pitreries, ce qui nous permet d’entrevoir un personnage certes comique, mais aussi touchant. Ça nous donnerait presque envie de passer l’éponge sur quelques conflits trop facilement résolus et des situations sous-exploitées, comme cette intervention de la police qui fait l’effet d’un pétard mouillé.
Qu’on ne s’y trompe pas, malgré un thème sérieux plutôt bien exploité, "Noël Joyeux" reste une comédie avec son lot de gags plus ou moins drôles, ses foirades pas toujours crédibles et des répliques qui peinent à faire mouche. Pas un chef d’œuvre, mais dans l’ensemble on passe un bon moment et c’est tout ce qu’on demande en cette période de l’année.
Benjamin BidoletEnvoyer un message au rédacteur