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Festival du Film Court de Villeurbanne 2023 : Regard sur la compétition Courts-Métrages – Programme 1

26 novembre 2023
Festival du film court de Villeurbanne 2023 News
© FFC Villeurbanne

Cette 1ère programmation, projetée au Cinéma Le Zola, présentait 6 courts-Métrages d’un total de 1h51.

Ça y est nous y sommes. Nous sommes dans ce que la directrice de la programmation, Sylvia Da Rocha, appelle « le dur, le vrai, la compétition !

Notre avis sur les 6 films de la compétition internationale - Programme 1 :

Le match s’ouvre avec une comédie, "D’autres chats à fouetter" d’Ovidie. Fiction française de 27 minutes avec Sophie-Marie Larrouy, Yannick Renier et Grégoire Tachnakian. L’histoire est celle de Paula, professeure d’anglais, obsédée et passionnée par les chats et qui durant son temps libre se déguise en Catwoman pour exercer son pouvoir de domination et de punition sur les hommes : « Demande pardon pour toi et tous les autres ». Elle se retrouve malgré elle à la porte de son appartement vêtue de son latex noir, à la fête déguisée du Lycée où elle pratique encore une fois son super-pouvoir sur le recteur qui ne demande que ça. Tous sont stupéfaits. Drôle et assez osé ce court métrage manque tout de même parfois de rythme et de punch.

Le bal se poursuit en Iran avec le triste récit de la "Grenade Noire", l’histoire d’une jeune fille de 29 ans, Ghazaleh, tuée d’une balle en pleine tête lors d’une manifestation pour le mouvement « Femmes, Vie, Liberté ». Elle nous laisse avant de mourir un message fort sur la situation des femmes dans ce pays où « l’amour est interdit». Ce sublime documentaire d’Ali Zareghanatnowi, rend hommage pendant 14 minutes à cette jeune fille tuée lâchement par les agents du régime. La réalisation entremêle des images d’animation, d’archives et en prises de vues réelles, pour se terminer sur un discours poignant de la mère à sa fille perpétuant ainsi ses dernières volontés : «N’ayez pas peur, continuez de manifester ».

Ensuite nous voyageons en Belgique pour "Pavane" de Pauline Gay. Une fiction, ou je dirais plutôt un docu-fiction de 25 minutes avec les excellentes Corinne Masiero, Salomé Dewales et Johanne Cuny. Une mère de famille, Cora, fête son départ à la retraite après plus de 30 ans de loyaux service dans une usine, un abattoir. Une vie sacrifiée pour élever et aider sa fille qui rêve de devenir réalisatrice. Cette dernière galère à obtenir des financements pour son premier film, au grand désespoir de sa mère qui lui conseille d’arrêter de « travailler pour des clopinettes » et de trouver un métier qui l’aidera à vivre. Mais à travers plusieurs personnages en plus de sa fille, Cora comprend enfin que se sont « les rêves qui nous portent » comme le souligne ironiquement son ancien responsable.

Toujours sur le thème de l’identité et de l’existence, la compétition se poursuit avec une fiction de 10 minutes, "Fin", de Fernando Reinaldos, représentant les États-Unis et l’Espagne. Les deux excellentes comédiennes Mary Anisi et Deidre Lynn, nous offrent un moment suspendu. Aucun dialogue, un silence complet. Juste des jeux de regards et des gestes tendres qui viennent souligner l’amour que Carmen a pour Rosa, atteinte de la maladie d’Alzheimer et qui est en fin de vie.

Les "Cendres" d’Emmanuel Rioux, fiction de 11 minutes, viennent nous réchauffer grâce au lovely accent québecois des quatre acteurs : Thomas Desrasp-Verge, Louis Carrière, Jules Roy Sicotte, et Fabrice Yvanoff Sénat. Même si parfois on a du mal à comprendre la langue vu que le film n’est pas sous-titré. L’histoire est celle de quatre amis de très longues dates se retrouvant comme chaque fois en week-end en camping sauvage. C’est autour d’un feu de camp, qu’un des amis ose dire ses quatre vérités à Raph, accusé d’agression sexuelle. Tous ses camarades se retournent contre lui et dénoncent son comportement. L’enjeu du film est intéressant, mais le feu ne prend pas vraiment, sans doute du fait d’un manque d’approfondissement du scénario et du jeu des acteurs.

Enfin la compétition se termine en beauté avec un très beau film français de Lucas Bacle, "Auxiliaire". Étienne Cocuelle et Benoît Foulon forment un beau duo d’acteurs, dans ce film très touchant et subtil sur la relation d’un handicapé moteur et de son auxiliaire. Marc, jeune chef cuisinier s’occupe, tel un cordon bleu, de Quentin en l’assistant sur les tâches de la vie quotidienne et en lui concoctant de délicieux plats. Une amitié, une complicité très forte se créent entre les deux jeunes hommes. Mais un jour Marc annonce qu’il a obtenu un poste de chef cuisinier et qu’il va devoir partir. Loin des clichés sur le handicap, ce film est avant tout un film sur l’amitié et l’Amour.

La programmation 1 de la compétition du Film Court de Villeurbanne commence fort avec des films de qualité et une belle diversité sur le thème de l’autre, de l’existence et de l’identité.

Micro-Trottoir réalisé par Georgy Batrikian

Et voilà, nous sommes à la sorti du cinéma le Zola après la première projection des 6 films en compétition : "D’autres chats à fouetter", "La grenade noire", "Pavane", "Fin", "Cendres" et "Auxiliaire".

Écouter les top et flop du public :

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