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CAPELITO FAIT SON CINÉMA

Un film de Rodolfo Pastor

Une amusante introduction à l'art pour les plus petits

Capelito, petit champignon qui aime à changer de « chapeau », dispose d’un nez magique. Curieux, il apprend ici à danser, chanter, écrire, sculpter et peindre, joue les troubadour, devient homme fusée ou encore réalisateur…

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Après trois programmes entre 2010 et 2014 ("Capelito", "Les Nouvelles aventures de Capelito" et "Capelito et ses amis"), le champignon au don étrange de pouvoir changer de chapeau, dont le nez magique l'aide à se sortir des situations compliquées, revient avec 8 nouvelles petites histoires. Le point commun entre elles : une certaine aspiration pour le spectacle et les arts. Premier court métrage, "Capelito entre dans la danse" constitue une introduction honnête au programme, mettant en avant l’imagination et la malice du personnage, qui, admirant des danseurs de tango dans la rue, réussit à s’inventer une deuxième botte, lui qui n’a qu’un pied, après avoir vu un poisson fraîchement pêché faire bouger son unique botte.

S’en suit "Capelito a la tête dans les nuages", histoire qui dénote un peu sur l’ensemble, dans lequel il tente de crever les nuages, afin d’arroser son potager, quitte à se transformer en homme canon. "Capelito, un ténor bien trempé !" est sans doute l’un des segments les plus réussis, condensant une histoire absurde sur quelques minutes. Séduit par Papagena, Capelito, qui ne chante bien que sous sa douche, va tenter de décrocher un rôle dans La Flûte Enchantée. On s’amuse forcément des transformations de son chapeau, en entonnoir ou en bonnet de douche rose. Dans le court métrage suivant ("Capelito un peintre qui vole de ses propres ailes"), le personnage tente, après un gros orage d’automne, de sécher un papillon qu’il a recueilli. Le problème est qu’il lui enlève par là même ses couleurs et va chercher, sous son béret d’artiste, à lui les repeindre. Une entreprise pleine de maladresse qui devrait amuser les plus petits.

Dans "Capelito pêche en sculpture", Capelito tente de faire une sculpture d’un autre champignon qui pêche au bord de l’eau, mais perd son nez magique qui tombe dans la rivière. Sixième court métrage, "Capelito troubadour" permet à notre héros de tenter de séduire une princesse en jouant de la guitare et chantant sous ses fenêtres. Le film est plein d’ironie et s’amuse de références à la torture moyenâgeuse (la cagoule) et la révolution (le bonnet phrygien), pour déboucher sur une fin surprenante. Avant dernier film, "Capelito chef écrivain" manie également l’ironie, alors que Capelito jalouse la popularité d’un écrivain sur un stand de foire, et tente lui-même d’écrire, sans grand succès, à part un amoncellement surréaliste de feuilles se papier roulées en boule. Le scénario nous égare cependant un peu, alors qu’on bascule du côté nourriture et pâtes en forme de lettres.

Enfin, "Capelito fait son cinéma" vient clore en beauté le recueil, avec Capelito en animateur de camp scout avec des petits champignons de Paris, qui s’invente réalisateur. L’effet comique est double, à la fois dans le décorticage du tournage et des trucs utilisés pour simuler l’attaque d’un dragon violet (en cartons), et la diffusion finale du résultat, amusant court métrage bricolo à l’intérieur du court métrage. Au final l’ensemble du recueil, signé de l’Argentin Rodolfo Pastor, est des plus séduisants et devrait amuser les plus de trois ans, grâce à l’utilisation d’un comique de situation, faisant appel à la malice et l’imagination d’un personnage attendrissant. Les adultes, eux, regarderont sans doute plus certains détails, comme les changements multiples de toupets de ce petit champignon, et se féliciteront de l’hommage rendu à diverses expressions artistiques, qui pourront donner envie à leurs enfants.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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