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LE PLONGEUR

Un film de Francis Leclerc

Un jeune acteur impliqué pour un film sans tension, qui peine à transmettre l’addiction de son personnage

Stéphane, 19 ans, installé en colocation à Montréal, devient rapidement accroc aux machines à sous. Coincé et viré de l’appart par son pote, il retrouve son cousin Malik, auquel il veut demander de l’argent. Comprenant son problème, celui-ci accepte de l’aider en lui trouvant une autre colocation et un travail de plongeur dans un restaurant. Il exige cependant de lui qu’il rentre chaque soir, directement du travail. Mais le labeur est dur et le soir venu, la tentation de sortir avec les collègues ou de passer par un bar est grande…

Le Plongeur film movie

En occupant quasiment tous les plans du film "Le plongeur" (rien a voir avec le sport, il s’agit ici du rude boulot dégoté par le personnage), le jeune Henri Richer-Picard (vu dans "Maria Chapdelaine" - 2020) s’en sort avec les honneurs, incarnant le désir de vie, comme les moments de déprime d’un personnage qui se ment à lui-même, toujours prêt à replonger dans le jeu, qui a déjà fait sa perte, ou à faire un mauvais choix en lien avec ses « nécessités d’argent ». Étrangement, malgré les efforts pour expliquer les sensations liées aux machines à sous ou plus tard au baccarat, jamais aucune réelle tension ne se dégage de ces moments supposés exaltants. Et on ne ressent jamais ni le manque ni la fébrilité du personnage.

La faute sans doute au choix d’une voix-off qui vient constamment ralentir l'action, ou à une mise en scène qui ne se met jamais au diapason des chansons ou morceaux sympathiques choisis, faisant des pulsions de défoulement de jeunesse du personnage de vagues illustrations d’un long destin où chaque moment remplace l’autre sans passion. Pourtant quelques efforts pour dynamiser le tout (la scène d'introduction, au ralenti, en partie zénithale, puis montée au cordeau, comme la présentation de Bébert, avec arrêt sur image) promettaient un film pêchu. Mais l’ensemble manque de cohérence dans le traitement et tout semble finalement abordé sur un pied d’égalité dans le parcours de ce jeune homme progressivement acculé. Ainsi, l’empathie que l’on devrait ressentir pour lui, face à ses échecs amoureux ou ses emmerdes, ne fonctionne du coup qu’à moitié. Ceci d'autant plus que le récit s'étire sur plus de deux longues heures.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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